- Ce n’est pas la première fois qu'un lien entre pollution et Covid-19 est établi.
- 706 nouveaux cas de Covid-19 ont été confirmés au 13 février 2023, d'après le dernier bilan de Santé Publique France.
La Covid-19 n’a pas encore livré tous ses secrets mais des chercheurs ont récemment fait une découverte de taille. Selon une étude, menée par plusieurs centres de recherches espagnols et publiée dans la revue Environmental Research, des niveaux élevés de certains polluants chimiques dans le sang sont associés à un risque accru d'infection à la Covid-19.
Covid-19 : les polluants environnementaux sont des facteurs de risques
Il s’agit de la première analyse prospective des polluants présents dans le sang de personnes en bonne santé à partir de données pré-pandémiques. "Ce que notre étude montre, c'est que les niveaux individuels de certains polluants environnementaux augmentent le risque d'infection et le risque de développer la maladie", explique Miquel Porta, médecin à l'IMIM-Hospital de Mar et l'un des principaux auteurs de l'étude.
Ainsi, les polluants environnementaux rejoindraient la liste des autres facteurs qui influencent le risque de développer la Covid-19. Il s’agit des comorbidités (le fait que la personne souffre déjà d'autres maladies), du tabagisme, de l’âge, du niveau d'éducation, de la densité de personnes dans la maison, ou encore de l'exposition au virus dans les transports publics ou au travail.
Coronavirus : l'exposition à plusieurs substances augmente les risques d'infection
Les chercheurs ont analysé des échantillons de sang congelés prélevés en 2016 sur 240 personnes issues de la population générale de Barcelone. Ils ont ainsi pu étudier la relation entre les niveaux sanguins de polluants organiques et d'éléments chimiques avec la fréquence de l'infection par le Sars-CoV-2 chez ces mêmes personnes en 2020-2021.
Selon eux, plusieurs substances provenant de différents groupes chimiques augmentent chacune le risque d'infection et de maladie : le risque de développer la Covid-19 était associé au DDD et au DDE (dérivés du pesticide DDT), ainsi qu'au plomb, au thallium, au ruthénium, au tantale, au benzofluoranthène et au manganèse.
Des niveaux élevés de thallium, de ruthénium, de plomb et d'or étaient associés à un risque plus élevé d'infection, tandis que des niveaux élevés de fer et de sélénium étaient protecteurs, indiquent les auteurs de l’étude.
La pollution entraîne une moindre résistance du corps au Sars-CoV-2
Ces polluants pénètrent dans notre organisme par de multiples voies, des appareils électroniques aux aliments utilisés dans l'élevage intensif, et nuisent à la santé humaine. Dans le cas du DDT par exemple, des concentrations élevées d’exposition à cette substance peuvent causer des problèmes au système nerveux et au foie.
Une précédente étude réalisée par des chercheurs du Centre national de recherche scientifique (CNRS), publiée en novembre dernier, avait démontré une corrélation entre les pics de pollution de l’air aux particules fines et l'augmentation de la mortalité des malades de la Covid-19.
De fortes concentrations de particules fines dans l'air sont connues pour entraîner une irritation des voies respiratoires, ce qui faciliterait la pénétration de virus respiratoires comme celui de la Covid-19.