Irradier les tumeurs sans endommager les tissus qui l’entourent, réduire les durées d’exposition aux rayons pour limiter les effets secondaires du traitement, voilà plusieurs années que les radiologues et les oncologues tentent de concilier ces deux paramètres avec celui de l’efficacité du traitement.
C'est l'ambition que s'est fixée l’Institut Paoli-Calmettes à Marseille. L'IPC a inclus une vingtaine de patients atteints d’un cancer du foie ou de métastases hépatiques dans le cadre d’un essai thérapeutique portant sur une radiologie interventionnelle innovante. Ces malades avaient résisté aux traitements de référence. « En pratique, explique Anne Jeanblanc dans Le Point, de minuscules billes de verre - de la taille du micron - contenant des particules radioactives sont injectées par un radiologue directement dans les artères nourricières du foie. »
Cette méthode mini-invasive et localisée augmente l’espérance de vie des patients. Couplée à la chirurgie, ajoute le Dr Anthony Sarran, responsable du service de radiologie de l’IPC, elle peut, dans certains cas, « permettre une éradication complète de la maladie ».
Deux séances et deux à trois jours d’hospitalisation sont nécessaires à chaque fois, souligne la journaliste. Le coût du traitement s’élève en moyenne à 20 000 euros par malade. La chimiothérapie orale classique, elle, revient à 3 000 à 4 000 euros par mois et par patient. Et « la survie est d’environ un an », note le magazine.
Si, en Amérique du Nord, cette technique de radioembolisation est pratiquée depuis plusieurs années, les autorités de tutelle françaises attendent des compléments de preuve pour statuer sur sa prise en charge. Comme une vingtaine d’autres centres hospitaliers, l’IPC participe à l’essai SARAH justement pour répondre à ces questions. Un autre essai, européen celui-là, va comparer la radioembolisation avec la chimiothérapie. Réponse attendue dans deux à trois ans.