Le Chemsex est la contraction de deux termes anglophones : "Chemicals" (produits chimiques) et "Sex". Cette pratique désigne le fait de consommer des drogues lors d’un rapport sexuel.
La prise de produits psychoactifs pour favoriser la désinhibition et l’excitation
Dans une majorité des cas, les produits consommés sont des stimulants tels que la cocaïne, la MDMA, le GHB, le GBL, la méthamphétamine, le crystal ou les poppers. Désormais, de nouvelles drogues de synthèses connues sous le nom de cathinones (3-MMC, 4-MEC, etc) sont très prisées lors de la pratique du Chemsex. Ces substances peuvent être consommées par injection, par ingestion ou par snif.
La prise de produits psychoactifs avant et pendant un rapport sexuel favorise les sensations de désinhibition, d’excitation ou l’envie d’avoir une relation intime."Le Chemsex se distingue d’autres usages "drogue et sexe" parce qu’il est plus souvent associé à des pratiques extrêmes et à des conduites à risque (pénétrations anales non protégées, fist-fucking, partenaires multiples…)", indique Santé publique France.
Perte de connaissance, troubles de l’humeur : les risques du Chemsex
Facilement accessibles sur Internet, les drogues de synthèse sont très addictives et peuvent avoir de graves effets indésirables. Ces substances illicites peuvent notamment entraîner des comportements compulsifs, des malaises, des pertes de connaissance, et dans les cas les plus graves, des décès.
En cas de surdosage lié à la consommation de GHB/GBL, la personne peut vivre une perte de connaissance durant laquelle elle ne souviendra de rien. Ce phénomène est connu sous le nom de "G-Hole".
"La kétamine peut provoquer un "K-Hole", avec des troubles de l’humeur et du comportement, une perte du contact avec la réalité, des visions effrayantes entraînant parfois des états de panique et à une dissociation (…) Les cathinones ou la méthamphétamine peuvent entraîner des attaques de panique ou des crises de parano avec des hallucinations, des délires, des idées suicidaires ou des troubles dépressifs", peut-on lire sur la plateforme de Sida Info Service. Quant aux risques associés à la prise de cocaïne, ils se caractérisent principalement par des troubles cardiovasculaires et cardiorespiratoires.
"La pratique intensive du chemsex peut amener à ne plus manger ou dormir"
Outre les dangers liés à la consommation de drogues de synthèse, le Chemsex peut augmenter les risques d’infections sexuellement transmissibles (IST). En effet, cette conduite sexuelle peut pousser à abandonner ou à oublier le préservatif lors d’un rapport intime. Les adeptes du Chemsex peuvent également moins bien suivre leurs traitements préventifs ou curatifs contre le VIH.
"La pratique intensive du chemsex peut amener à ne plus manger ou dormir pendant de longues périodes pouvant parfois aller jusqu’à 72 heures. Des "black out" qui peuvent retarder d’autant la prophylaxie post-exposition au VIH (TPE) si celle-ci s'avère nécessaire", prévient l’organisme Sida Info Service. De plus, mélanger de l’alcool à des substances illicites peut également augmenter les risques de malaise ou de "badtrip".
Le Chemsex peut également avoir un impact sur la santé mentale. Sur le long terme, la personne peut souffrir d’une baisse d'estime de soi, d'un repli sur soi d’une dépression d’une perte d’emploi ou de problèmes financiers.
Comment prévenir les dangers associés au Chemsex ?
Santé publique France a dévoilé plusieurs recommandations pour limiter les risques de maladies sexuellement transmissibles ou les dangers liés à la pratique du Chemsex. L’organisme a notamment préconisé d’éviter les mélanges entre les drogues et l’alcool, d’effectuer régulièrement des dépistages pour le VIH et les IST, de désinfecter les sextoys après utilisation, de mettre à disposition du matériel stérilisé (seringues, aiguilles, pailles) et de se protéger avec des préservatifs.
"Proposez de l’eau en bouteilles individuelles et mettez à disposition de quoi prévenir les hypoglycémies (boissons sucrées, par exemple) (…) En cas de malaise léger, isolez la personne dans un endroit calme, rassurez-la et faites-lui boire quelque chose de sucré", conseille l'institution.