- Dans une relation d'amour, être en colère ou en désaccord avec l’autre est un sentiment normal.
- En réalité, ce n’est pas le proche que l’on hait, mais son ou ses comportements.
- Tout est lié aux circuits neuronaux, et plus particulièrement le putamen et l’insula qui sont responsables de nos liens d'affection mais aussi de la haine et du mépris.
Avouer qu'on "hait" un proche à certains moments alors qu'on l'aime à d'autres peut paraître très ambivalent. Pourtant ressentir de la colère, être en désaccord ou se disputer fait aussi partie d'une relation d'amour.
Des émotions contradictoires dans les relations d'amour
Même si on aime ses parents, son frère, sa sœur, ou même ses enfants de tout son cœur, il est normal à certains moments de ne plus supporter d'être ensemble, ou même de ressentir de la colère ou de la haine. En réalité, ce n'est pas détester son proche, mais plutôt son comportement qui ne répond pas à nos attentes.
Bien souvent, à force de passer du temps ensemble, certaines attitudes, réactions ou comportements peuvent déclencher une sorte d'aversion temporaire qui se solutionne en prenant du recul et en passant moins de temps avec l'autre. Dans ce cas le sentiment de haine signale un inconfort dans la relation pour lequel il faut s'interroger.
Des circuits neuronaux communs entre l'amour et la haine
Les études le montrent, l'amour et la haine partagent des circuits neuronaux communs qui nous poussent parfois à aimer mais aussi à haïr quelques instants plus tard la même personne. En cause le putamen et l'insula en particulier qui sont responsables de nos liens d'affection mais aussi de la haine et du mépris. Déjà enfant, nous vivons ce type de contradiction émotionnelle envers nos parents ou nos pairs par exemple.
Cette contradiction émotionnelle ne concerne d'ailleurs pas seulement nos proches, mais aussi nous-même par moment. En fonction de nos réactions, nous pouvons nous mettre à nous détester momentanément ou à nous rejeter nous-même.
Plutôt que de se culpabiliser, s'interroger sur le message de ses émotions permet de trouver une cohérence avec ce qu'on ressent. Si cela doit passer par une rupture temporaire ou permanente, ou encore un ajustement dans la communication, c'est que l'inconfort a été utile.
Source : Neural Correlates of Hate. Zeki S, Romaya JP. Neural Correlates of Hate. PLOS ONE 3(10): e3556.