Des chercheurs du centre Weiss de l’University College de Londres ont développé un gant connecté afin de réduire les risques de néomortalité lors d’un accouchement par voie basse. "Nous présentons un dispositif peu coûteux, sensible et portable pour l'examen vaginal afin de faciliter l'évaluation précise de la position du fœtus et de la force appliquée de sa tête", précise les scientifiques dans un document publié dans la revue Frontiers in Global Women’s Health.
Gant sensoriel : un entraînement sur un prototype de tête de fœtus
L’objectif de ce concept est d’améliorer l’entraînement aux touchers vaginaux des étudiantes sages-femmes, en particulier dans les pays pauvres qui ont des taux de néomortalité généralement plus élevés.
Le gant connecté est composé de capteurs sensoriels placés sur le bout des doigts. Grâce à la connexion avec un smartphone, les futures sages-femmes peuvent s’exercer sur un prototype de tête de fœtus. Elles peuvent notamment distinguer la position des fontanelles et des sutures du crâne afin de faire la différence entre l’avant et l’arrière du crâne d’un fœtus.
"Nous devons savoir de quel côté le bébé est orienté afin de pouvoir placer en toute sécurité des instruments sur lui si une aide est nécessaire pour le mettre au monde (…) L’obstétrique est la spécialité parfaite pour ce gant, car l’examen vaginal interne est subjectif et peut être sujet à des erreurs", a affirmé Shireen Jaufuraully, auteure principale de la recherche et gynécologue-obstétricienne, au journal le Monde.
De nouvelles recherches pour améliorer le prototype de gant connecté
Deux ans de travail ont été nécessaires pour développer ce "prototype préliminaire" de gant sensoriel. De nouvelles recherches sont en cours afin de continuer à l’améliorer. "Dans les prochains mois, nous allons réaliser une étude en laboratoire où nous inviterons des obstétriciens de différents niveaux à tester le gant sur les modèles de têtes. Après les améliorations qui en découleront, nous espérons être en mesure de réaliser une première étude sur l’homme à l’University College Hospital de Londres" , a précisé la spécialiste. À l’avenir, les chercheurs souhaitent que cette technologie se généralise afin d'améliorer la formation des sages-femmes et de prévenir les risques de néomortalité.