Les technologies sont souvent d’une grande aide pour la recherche et la santé, et cette nouvelle donnée ne fait pas exception. D’après une étude de l’UC Davis Health, un centre médical aux Etats-Unis, un simple questionnaire de 21 points a permis d’identifier le double du nombre de jeunes atteints de symptômes de psychose - comme des hallucinations ou des délires, qu’un simple diagnostic clinique.
Le questionnaire permet un diagnostique précoce de psychose
"L'ajout d'un bref outil de dépistage lors de l'évaluation initiale peut faire une différence considérable dans la prise de décision clinique, en vous aidant à réaliser qu'une personne a besoin de soins spécialisés", a déclaré Tara A. Niendam, premier auteur de l'étude, professeur et directrice exécutive des programmes de santé à l'UC Davis Early Psychosis Programs.
Cet outil a été utilisé dans plusieurs centres de santé mentale par des jeunes âgés de 12 à 30 ans avant leur visite avec un spécialiste. Connu sous le nom de PQ-B (Prodromal Questionnaire, Brief Version), le questionnaire comprenait des questions comme : "Votre environnement familier vous semble-t-il parfois étrange, déroutant, menaçant ou irréel ?" et "Avez-vous vu des choses que d'autres personnes ne peuvent pas voir ou ne semblent pas voir ?".
Si le score du questionnaire était égal ou supérieur à 20, le participant se voyait proposer une orientation vers une clinique de psychose précoce pour une évaluation plus approfondie.
Un questionnaire 2 fois plus efficace que le diagnostic clinique
En tout, les chercheurs ont évalué les données de 2.432 personnes dans les sites pratiquant le dépistage actif avec le questionnaire et de 2.455 personnes dans les sites pratiquant le traitement habituel, sans questionnaire.
"Les sites de dépistage actif ont rapporté un taux de détection significativement plus élevé des troubles du spectre de la psychose, avec 136 cas (5,6 %), contre 65 (2,6 %) dans les sites qui n'ont pas utilisé le dépistage par tablette”, indiquent les auteurs.
Les résultats de cette étude ont mis en lumière une problématique de taille puisqu’ils soulignent combien de jeunes à risque de psychose ne sont pas identifiés avec le système actuel, aux Etats-Unis. En France, au moins 15.000 nouveaux jeunes par an présentent un premier épisode psychotique, et ils ne sont pas tous pris en charge.