- Les doses de rappel sont efficaces contre le risque d’hospitalisation pour Covid-19 face aux sous-variants Omicron BA.4 et BA.5.
- Toutefois, la protection diminue dans le temps.
- L'étude réalisée par EPI-PHARE montre qu'après 6 mois il y a peu de différence entre les personnes ayant reçu des rappels et ceux n'ayant eu que la primo-vaccination.
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l'Assurance maladie ont évalué l’efficacité des doses de rappel de vaccins contre la Covid-19 de Pfizer-BioNtech et Moderna contre le risque d’hospitalisation lié aux variants Omicron BA.4 et BA.5. Leurs équipes montrent que si les doses supplémentaires protègent contre le coronavirus, leur effet s’estompe avec le temps.
Vaccins anti-covid : ils diminuent les risques d’hospitalisation
"Les doses de rappel sont efficaces contre le risque d’hospitalisation pour Covid-19 en période de prédominance des sous-variants Omicron BA.4 et BA.5, mais que cette protection diminue dans le temps. Le niveau d’efficacité est d’autant plus important que le nombre de doses reçues est élevé ou que le délai depuis la dernière dose est court."
Voici les conclusions d’EPI-PHARE (groupement d’intérêt scientifique constitué par l'ANSM et la Cnam) après avoir étudié les dossiers des individus hospitalisés pour Covid-19 entre le 1er juin et le 15 octobre 2022 en France, soit 38.839 personnes.
Dans le détail, la primo-vaccination complète (c’est-à-dire deux doses) présentait une efficacité à long terme sur le risque d’hospitalisation pour infection au Sars-CoV-2, comparée à l’absence de vaccination. Elle était de 45 % jusqu’à plus d’un an après les injections. Pour la première dose de rappel (3e dose), elle était de 56 % et de 75 % pour les 4e et 5e doses.
Rappel : un effet protecteur réduit au bout de 6 mois
"Pendant la période de prédominance des sous-variants Omicron BA.4 et BA.5, les doses de rappel des vaccins monovalents sont restées efficaces pour protéger contre le risque d’hospitalisation pour Covid-19", expliquent les scientifiques dans leur communiqué publié le 21 février 2023. Par contre, les effets des doses supplémentaires diminuent avec le temps. Au bout de six mois, il y a peu de différence par rapport aux personnes qui n'ont réalisé qu'une vaccination.
"Comparée à la primo-vaccination, l’efficacité additionnelle d’une dose de rappel (3e, 4e ou 5e dose) est estimée à 69 % dans les deux premiers mois suivant l’injection. L’efficacité des doses de rappel diminue au cours du temps, passant de 55 % entre deux et quatre mois, à 30 % entre quatre et six mois, puis à 22 % six mois après la primo-vaccination".
Les travaux de l'épidémiologue Mahmoud Zureik montrent qu’il est important de mener les campagnes de vaccination en fonction des vagues de la Covid-19. Ce qui peut se révéler complexe, car aucune temporalité n’a été repérée pour le moment, contrairement à l’épidémie de la grippe saisonnière. Par ailleurs, les scientifiques notent qu’il faut mener des recherches supplémentaires pour cette fois pour mesurer le niveau et la durée de l’efficacité des vaccins bivalents utilisés en France depuis octobre 2022.