- Chaque individu a un rôle à jouer dans la préservation de ses fonctions cognitives.
- Adopter des habitudes de vie saine est un bon moyen de lutter contre les troubles cognitifs.
- Etre acteur de sa santé est primordial pour conserver un cerveau en pleine forme.
Plusieurs facteurs de risque sont responsables d'environ 40 % des démences dans le monde, d’après les scientifiques. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont évitables ! En effet, de nombreux cas de démence pourraient être évités ou retardés en adoptant un mode de vie sain, indique Judith Heidebrink, neurologue à l'université du Michigan et codirectrice du noyau clinique du Michigan Alzheimer's Disease Research Center, aux Etats-Unis.
Prendre sa santé en main est la clef pour prévenir le déclin cognitif
Surveiller sa santé est indispensable pour lutter contre le déclin cognitif. Ce dernier correspond à une altération d'une ou plusieurs fonctions cognitives, les capacités de notre cerveau qui permettent de percevoir, de se concentrer, d'acquérir des connaissances, de raisonner, de s'adapter et d'interagir avec les autres. La démence, quant à elle, est un terme générique pour désigner un ensemble de symptômes qui touchent les fonctions cérébrales. La démence la plus connue est la maladie d'Alzheimer.
Ainsi, être attentif à sa tension artérielle - la pression du sang dans les artères, est recommandé : “Visez une tension artérielle systolique de 130 mm Hg ou moins au milieu de la vie (à partir de 40 ans environ)”, conseille Judith Heidebrink.
Protéger l'audition diminue également le risque de démence : "Veillez à porter des protections auditives lorsque vous êtes exposé à un bruit excessif afin de réduire le risque de perte auditive. Utilisez également des appareils auditifs si nécessaire”, indique quant à lui Henry Paulson, son collège neurologue et directeur du noyau clinique du Michigan Alzheimer's Disease Research Center. Une étude récente a d’ailleurs révélé que les personnes âgées qui reçoivent un appareil auditif pour une perte auditive récemment diagnostiquée ont un risque plus faible de démence au cours des trois années suivantes.
Enfin, même si les accidents de la vie ne sont pas toujours évitables, les experts rappellent que les dommages physiques au cerveau, y compris les lésions cérébrales traumatiques, peuvent perturber son fonctionnement normal. “Veillez à porter un équipement de protection approprié lorsque vous pratiquez un sport de contact ou faites du vélo, à boucler votre ceinture de sécurité en voiture et à consulter immédiatement un médecin si vous avez des doutes sur une commotion ou un traumatisme crânien”, conseille Henry Paulson.
Adopter des habitudes de vie saine pour préserver les fonctions cognitives
Limiter la consommation d'alcool et éviter de fumer fait également partie des recommandations. En effet, on sait que l'abus d'alcool est associé à des dommages au cerveau et à un risque accru de démence. Fumer du tabac augmente également le risque de démence. "Limiter la consommation d'alcool à un verre par jour semble le plus sûr. Arrêter de fumer, même plus tard dans la vie, peut aider à réduire ce risque”, indique Judith Heidebrink.
En outre, les experts recommandent de suivre un régime alimentaire sain pour le cœur et de faire régulièrement de l'exercice. Le régime méditerranéen à base de fruits, de légumes et de bonnes graisses peut aider à maintenir un poids sain et à atténuer le risque d'obésité, d'hypertension artérielle, d'hypercholestérolémie et de diabète, qui sont connus pour contribuer à la démence à un âge avancé.
En outre, le maintien d'une routine d'exercice régulière - 150 minutes d'activité physique modérée à intense tout au long de la semaine - aide à conserver une bonne santé cardiovasculaire pour prévenir la démence et à réduire le stress, délétère pour la santé. Une bonne règle de base est la suivante, rappelle Henry Paulson : "Si c'est bon pour votre cœur, c'est aussi bon pour votre cerveau."
Maintenir de bonnes habitudes de sommeil est également primordial. En effet, les recherches actuelles suggèrent que les troubles du sommeil, comme l'apnée du sommeil, peuvent être liés à un risque accru de développer une démence. Dormir bien et assez longtemps pourrait contribuer à réduire ce risque.
Préserver sa santé mentale diminue le risque de maladies neurodégénératives
La santé mentale est également à surveiller. Certaines études ont en effet établi un lien entre des antécédents de dépression et la démence à un âge avancé. Le maintien d'activités sociales et de passe-temps peut aider à prévenir la dépression, c'est pour cela qu’il est conseillé de rester engagé socialement.
Des études suggèrent en outre que le fait de rester socialement actif tout au long de la vie peut favoriser la santé du cerveau et réduire le risque de démence. "Prévoyez des sorties régulières pour rester en contact avec vos amis et votre famille, ou choisissez une activité sociale qui a du sens pour vous, comme le bénévolat ou la participation à des groupes communautaires”, indique Henry Paulson.
De plus, continuer de s'instruire et de faire fonctionner son cerveau est un bon moyen de se préserver d’une diminution des fonctions cognitives. "Cela s'explique par le fait que garder son cerveau engagé sur le plan cognitif contribue à préserver sa santé. Pour ce faire, vous pouvez suivre un cours dans un établissement d'enseignement supérieur local ou en ligne, ou mettre votre esprit au défi avec des puzzles, des jeux ou un nouveau passe-temps."
Les experts recommandent enfin d’avoir une conscience écologique. "De plus en plus de preuves établissent un lien entre la pollution atmosphérique, comme les gaz et les petites particules émis par les voitures et les usines, et le déclin cognitif et la démence”, explique Judith Heidebrink. Privilégier les trajets à pied, à vélo ou en transports en commun plutôt qu’en voiture est un bon moyen de soutenir les efforts visant à réduire la pollution de l’air à un niveau individuel tout en ayant un impact positif sur le cerveau.