Allergie au gluten ou à l’iode, animaux hypoallergéniques… Les clichés sur les allergies sont monnaie courante. A l’heure d’Internet, elles sont encore plus répandues : 72% des patients se renseigneraient sur Internet. Des conceptions erronées peuvent pourtant avoir un lourd impact sur la santé. L’American College of Allergy, Asthma and Immunology (ACAAI), à l’occasion de son congrès annuel, le jour entre mythes et réalités autour de 7 allergies.
Des allergies qui n’existent pas
Certaines personnes se plaignent d’allergies aux colorants artificiels. Il n’existe actuellement aucune preuve scientifique de cette affirmation. En revanche, une controverse existe autour d’un lien entre ces colorants et troubles du comportement chez l’enfant, urticaire chronique et asthme. Une intolérance pourrait exister.
Côté allergie aux fruits de mers, les personnes qui en souffrent pensent ne pas pouvoir effectuer d'examen d'imagerie médicale à base d'iode. En effet, dans le cadre de certains radios, une solution iodée est injectée pour obtenir un meilleur contraste. Comme les fruits de mer contiennent de l’iode, de nombreux médecins relient ce composant à l’allergie. C’est faux, martèle l’ACAAI : l’iode ne peut être et n’est pas un allergène puisque le corps en contient naturellement.
Ceux qui pensent être allergiques au gluten se privent de pain. Une intolérance au gluten existe, mais une allergie est extrêmement rare. La majorité des gens qui le prétendent sont en réalité allergiques à la farine. Cette idée reçue est due à un autodiagnostic fréquent, sans avis médical. Cela peut peser lourd sur la santé, car les personnes concernées se privent d’aliments essentiels.
Des vaccins évités
Nombreux sont les allergiques aux œufs qui ignorent des vaccins. Les embryons d’œuf sont souvent utilisés pour cultiver des virus comme ceux de la grippe, de la fièvre jaune ou de la rage. Mais ne pas se faire vacciner est dangereux car les vaccins protègent des maladies graves.
Jusqu’à récemment, les médecins supposaient que l’introduction d’aliments hautement allergènes ne devait pas se faire avant les un an d’un enfant. Une étude a démontré qu’éviter les allergènes après 6 mois n’était pas plus efficace. De nouvelles théories suggèrent même qu’introduire tôt les aliments allergènes dans l’alimentation peut favoriser la tolérance à ceux-ci.
Des idées reçues
Les animaux « hypoallergéniques, » contrairement à ce que certains prétendent, n’existent pas. Les allergènes sont transmis par la salive, les glandes sébacées et périanales et non par la fourrure. Il est donc impossible qu’un animal ne soit pas « allergène. » En revanche, il est vrai que certains déclenchent des réactions plus violentes que d’autres.
Inutile enfin de faire des tests maison pour révéler toutes les allergies. Ce type d’examen ne peut être réalisé qu’auprès d’un allergologue certifié. Ces tests maisons ne font, au mieux, que dévoiler une sensibilité. Ils peuvent par ailleurs aboutir à de mauvaises interprétations ou des diagnostics confus.
« Si vous pensez avoir une allergie, » conclut le Dr Stukus, allergologue et membre de l’ACAAI, « vous devriez consulter un allergologue certifiée pour une évaluation digne de ce nom, un diagnostic et un traitement. Un mauvais diagnostic et un traitement inapproprié peuvent être dangereux. » En effet, se priver de certains aliments parce qu’on suppose une allergie peut avoir un impact non négligeable sur la santé, de même que ne pas appliquer les recommandations de santé.