C’est une petite somme mais qui changerait beaucoup de choses pour la santé des Français les plus pauvres.
Alors que 20 milliards d'euros sont dépensés à "soigner des pathologies, induites par une mauvaise alimentation, que l'on pourrait éviter", indique l'association Familles rurales, il manquerait 7,2 milliards d'euros chaque année au budget mensuel des familles vivant au niveau du seuil de pauvreté pour bien manger. Cela représente 65 euros par famille, d’après l’association qui a publié pour la 16e année consécutive, son Observatoire des prix de grande consommation.
Bien se nourrir coûte trop cher
Le constat est sans appel : se nourrir d’après le Plan national nutrition santé (PNNS) qui recommande notamment de manger cinq fruits et légumes par jour, revient trop cher. A cause de l'inflation, les produits alimentaires ont augmenté de 12%, selon l'Insee, entre octobre 2021 et octobre 2022, même si cette hausse est plus contenue en ce qui concerne les produits sains pour la santé (+ 8,3 %) et + 3,8 % pour les légumineuses.
Ainsi, un panier varié coûte à une famille de quatre personnes (deux adultes, deux enfants) entre 477 euros (pour un panier peu varié) et 1.179 euros tous les mois, en moyenne. La somme à débourser atteint les 734 euros pour un panier contenant des produits premiers prix. Elle monte à 814 euros pour les marques nationales, et 1.179 euros pour le bio, indique l’association.
La plupart des Français ne mangent pas encore 5 fruits et légumes par jour
Autre bilan dressé par l’association : "Si depuis 2001, soit plus de 20 ans, les consommateurs entendent, lisent, voient ce slogan partout [celui disant de manger cinq fruits et légumes par jour], le constat est qu’ils ne l’ont pas intégré dans leurs pratiques alimentaires."
Familles Rurales s’appuie sur la dernière étude sur le sujet menée par le Credoc (en 2019) qui révèle que bien qu’en dix ans, le nombre de personnes se conformant à cette recommandation ait augmenté de 4 points (autant chez les enfants que chez les adultes), seuls 32 % des adultes et 10 % des enfants respectent cette recommandation. Et aucune catégorie socio-professionnelle n’est irréprochable.
En plus de proposer une allocation de 65 euros mensuels pour les ménages modestes, l’association en appelle donc à la responsabilité de chacun. Celle du gouvernement qui doit investir dans un plan ambitieux autour du "manger mieux" tant en métropole qu’en Outre-mer, et celle des consommateurs qu’il convient de "mieux accompagner afin de les voir adopter les bons réflexes tant pour leur santé que dans l’intérêt des générations futures", écrit l'association.