- Près de 70 % de l’ensemble des décès maternels ont été enregistrés en Afrique subsaharienne en 2020.
- Les principales causes de décès maternels sont les hémorragies sévères, les infections liées à la grossesse ou encore l’hypertension artérielle.
- Au cours des dernières années, le Venezuela, Chypre, la Grèce et les États-Unis ont connu une importante augmentation de la mortalité maternelle.
La grossesse reste "une expérience extrêmement dangereuse pour des millions de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à des soins de santé respectueux et de grande qualité", a alerté le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un communiqué.
Selon un nouveau rapport des Nations unies rédigé par l’OMS, la mortalité maternelle a été réduite d’un tiers en 20 ans, mais une femme meurt encore toutes les deux minutes dans le monde, en raison de complications liées à sa grossesse ou à son accouchement.
287.000 décès maternels enregistrés en 2020
D'après le document publié ce jeudi 23 février, une baisse du nombre de décès maternels a été enregistrée entre 2000 et 2015. Le taux mondial de mortalité maternelle a notamment reculé de 34,3% entre 2000 et 2020, mais ces chiffres ont largement stagné depuis. À l’heure actuelle, le Bélarus a enregistré le recul le plus élevé alors que le Venezuela, Chypre, la Grèce et les États-Unis ont quant à eux connu la plus forte augmentation de mortalité maternelle.
En 2020, 287.000 femmes sont décédées lors de leur grossesse ou de leur accouchement, soit environ un décès toutes les deux minutes, contre 446.000 en 2000. Aux yeux des auteurs du communiqué, il ne s’agit que d’une légère baisse par rapport aux 309.000 décès ayant eu lieu en 2016. "Ces nouvelles statistiques montrent la nécessité urgente de garantir à chaque femme et à chaque fille un accès à des services de santé essentiels avant, pendant et après l’accouchement et la possibilité d’exercer pleinement leurs droits en matière de procréation", a averti le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus.
D’après le communiqué, le nombre des décès maternels a augmenté ou stagné dans la quasi totalité des régions du monde au cours des dernières années, sauf en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Asie centrale et du Sud. Une hausse du taux de mortalité maternelle a été constatée entre 2016 et 2020 dans deux des huit régions des Nations unies : Europe/Amérique du Nord (+17 %) et Amérique latine/Caraïbes (+15 %). Ce sont principalement les régions les plus pauvres et les zones touchées par un conflit qui ont vécu une augmentation de la mortalité maternelle.
Mortalité maternelle : la majorité des complications pourraient être "évitées" ou "traitées"
En 2020, près de 70 % des décès ont été enregistrés en Afrique subsaharienne, où le taux de mortalité maternelle est "136 fois plus élevé qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande", a affirmé la Docteure Jenny Cresswell, auteure du rapport, lors d'une conférence de presse.
Les principales causes de décès maternels sont :
- les hémorragies sévères ;
- l’hypertension artérielle ;
- les infections liées à la grossesse ;
- les complications des avortements à risque ;
- les affections sous-jacentes susceptibles d’être aggravées par la grossesse comme le VIH/sida et le paludisme.
"La plupart de ces complications apparaissent au cours de la grossesse et pourraient être évitées ou traitées. D’autres, qui existaient auparavant, s’aggravent à ce moment-là surtout si elles ne sont pas prises en compte dans le cadre des soins", peut-on lire dans le communiqué de l’OMS.
Pour l’OMS et les Nations unies, il est capital que les femmes enceintes aient des contrôles prénatals et des soins postnatals pour prévenir ces complications. "Nous pouvons et devons faire mieux en investissant de toute urgence dans la planification familiale et en comblant la pénurie mondiale de 900.000 sages-femmes", a affirmé la Docteure Natalia Kanem, directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).