Accident de voiture, chute, coup sur la tête… Ces événements peuvent causer un traumatisme crânien léger. "Une commotion cérébrale peut affecter le système nerveux autonome de l'organisme", a signalé Robert Davis Moore, professeur à l'université de Caroline du Sud (États-Unis). Certains patients se remettent rapidement d’une commotion cérébrale. Chez d’autres, la récupération est lente. En clair, les symptômes, tels que les maux de têtes, les vertiges, la dépression, des troubles de l’humeur, des problèmes de mémoire et de concentration, prennent plus d’un mois pour disparaître.
Des variabilités dans la fréquence cardiaque après une commotion cérébrale
"La variabilité de la fréquence cardiaque représente l'intervalle de temps entre les battements du cœur. Par exemple, une personne peut avoir un intervalle de 60 à 100 battements par minute. Comme pour les fonctions cérébrales, toutes les personnes présentent des modifications de leur variabilité après une commotion cérébrale, qui reviennent généralement à la normale en quelques semaines. Cependant, pour les personnes présentant des symptômes persistants, ces changements persistent", a expliqué le professeur américain.
Selon Robert Davis Moore, le fait d’aider les patients à entraîner leur respiration à s'adapter à leur rythme cardiaque pourrait équilibrer le système nerveux autonome et ainsi améliorer les symptômes. Pour vérifier sa théorie, il a réalisé une étude, dont les résultats seront présentés lors de la 75ème réunion de l'American Academy of Neurology, qui se tiendra à Boston du 22 au 27 avril 2023.
30 adolescents ayant subi une commotion cérébrale ont été suivis
Dans le cadre des recherches, le scientifique et son équipe ont recruté 30 adolescents qui ont été blessés au cours d'activités sportives et qui se rétablissent lentement. Les jeunes participants ont été divisés en trois groupes et répartis en fonction de leur âge, leur sexe, leur niveau d'activité physique et leur indice de masse corporelle.
Pendant six semaines, le premier groupe a fait des exercices de respiration à un rythme lent avec un programme informatique pendant 20 minutes par nuit, quatre soirs par semaine. Le deuxième groupe a effectué trois séances de sport par semaine, en commençant par 20 minutes d'activité aérobique de faible intensité, puis en augmentant progressivement l'intensité et la durée. Le troisième groupe a fait à la fois des exercices de sport et de respiration.
Les auteurs ont évalué les symptômes de commotion cérébrale, la variabilité de la fréquence cardiaque, le sommeil, l'humeur et les capacités de réflexion et de mémoire de tous les volontaires au début de l'étude, puis six semaines plus tard.
Sport, respiration : des "thérapies peu coûteuses et faciles à mettre en œuvre"
Selon les résultats, chaque intervention a entraîné une amélioration significative des symptômes de commotion cérébrale. Cependant, les patients qui ont réalisé à la fois les exercices de sport et de respiration ont enregistré des améliorations plus importantes, avec une baisse des symptômes dépressifs et des troubles de l’humeur. En outre, le fait de combiner les deux méthodes leur ont aussi permis d’améliorer leur concentration et leur mémoire. "Ces thérapies sont peu coûteuses, faciles à mettre en œuvre et peuvent être auto-administrées, ce qui les rend réalisables et accessibles pour toute personne présentant des symptômes persistants", a conclu Robert Davis Moore.