Il faut entre six heures pour les petits dormeurs et jusqu’à dix heures pour ceux ont besoin de plus de sommeil, selon l’Assurance maladie. Mais pour mesurer la qualité du sommeil, la durée est loin d’être la seule caractéristique. Une étude préliminaire, qui sera présentée lors du congrès annuel de l'American College of Cardiology, explique que le rythme et la régularité le sont tout autant.
Une meilleure espérance de vie avec un bon sommeil
"Si les gens ont tous de bons comportements de sommeil, ils seront plus susceptibles de vivre plus longtemps", explique le Dr Frank Qian, chercheur clinique à la Harvard Medical School. Des études récentes ont montré que l'irrégularité du rythme et de la durée du sommeil était liée à des anomalies métaboliques et à un risque accru de maladie cardiovasculaire. Encourager le maintien d'horaires de sommeil réguliers avec des durées constantes peut être un élément important des recommandations d’hygiène de vie pour la prévention des maladies cardiaques."
Pour parvenir à leurs résultats, les scientifiques ont analysé les données de plus de 172.000 personnes qui ont répondu à des questionnaires sur le sommeil entre 2013 et 2018. Ils ont aussi défini cinq bonnes habitudes de sommeil, à savoir : s'endormir facilement, ne pas avoir de réveils nocturnes, dormir sept à huit heures, se réveiller en se sentant reposé et ne pas prendre de somnifères.
Quatre années plus tard, les scientifiques ont comparé les scores des participants avec l'Index national des décès pour voir si leurs comportements de sommeil contribuaient à un décès prématuré dû à certaines maladies ou à une cause quelconque. D’autres facteurs de risque, tels que la consommation d’alcool, un statut socio-économique inférieur et des antécédents de santé, ont aussi été pris en compte.
Réduction des risques de développer certaines pathologies
Résultats : comparativement aux personnes qui avaient zéro à une bonne habitude de sommeil, ceux qui en avaient cinq avaient 30 % de risque en moins de mourir pour une raison quelconque, 21 % en moins pour une maladie cardiovasculaire, 19 % en moins pour un cancer et 40 % en moins pour des causes autres qu'une maladie cardiaque ou un cancer.
Les auteurs estiment que les hommes qui suivaient les cinq bonnes habitudes de sommeil avaient une espérance de vie supérieure de 4,7 ans comparativement à ceux qui n'en avaient aucune ou une seule. Pour les femmes, le gain n’était que de 2,4 ans par rapport à celles qui n’avaient aucune ou une seule bonne habitude.
L’une des hypothèses pouvant expliquer la différence entre les femmes et les hommes est, selon les auteurs, la difficulté à diagnostiquer l'apnée obstructive du sommeil chez la gent féminine. Elles "sont souvent sous-diagnostiquées ou mal diagnostiquées, car elles peuvent ne pas présenter les symptômes classiques que nous voyons chez les hommes", explique le Dr Raj Dasgupta.
Ainsi, les chercheurs recommandent de respecter, dès le plus jeune âge, un rythme de sommeil régulier, c’est-à-dire se coucher et se lever à la même heure, même les week-ends et les jours fériés. D’autre part, il faut aussi que l’environnement de la chambre à coucher soit optimal : bonne température, sans bruit, dans le noir. Évitez aussi les écrans le soir et l’alcool… Préférez des séances de relaxation, comme un petit rituel pour se préparer à aller au lit : méditation, yoga, lecture, etc.