- L’aprémilast est une pilule prescrite pour traiter le psoriasis et le rhumatisme psoriasique.
- Chez les souris, le traitement a déclenché une hausse de l'activité dans le noyau accumbens, une zone cérébrale impliquée dans le contrôle de la consommation d'alcool.
- Les participants ayant bénéficié du médicament durant 11 jours ont bu deux fois moins d’alcool que ceux ayant reçu le placebo.
"Les options de traitement des troubles liés à la consommation d'alcool ont peu progressé depuis 2004, alors que le nombre de décès annuels et le coût économique ont augmenté de façon alarmante. La phosphodiestérase de type 4 (PDE4) est associée à la dépendance à l'alcool et à la nicotine. Les inhibiteurs de la PDE4 ont été identifiés comme un traitement potentiel de l’alcoolisme en utilisant une nouvelle approche", ont écrit des chercheurs de l’université de l’Oregon (États-Unis) dans une étude publiée dans la revue The Journal of Clinical Investigation.
Une réduction de la consommation d’alcool grâce à l’aprémilast
Dans ces recherches, les scientifiques ont voulu savoir si l’aprémilast, un médicament utilisé dans le traitement du psoriasis et du rhumatisme psoriasique, permettait de freiner l’envie de boire de l’alcool. L’équipe a opté pour cette pilule, car il s’agit d’un inhibiteur de la PDE4 approuvé par la Food and Drug Administration.
Dans un premier temps, ce traitement a été testé sur deux modèles animaux qui présentaient un risque génétique de consommation excessive d'alcool, ainsi que sur d'autres espèces de souris dans des laboratoires. Selon les résultats, l'aprémilast a réduit la consommation excessive d'alcool chez les rongeurs. Les chercheurs ont aussi constaté que le médicament déclenchait une augmentation de l'activité dans le noyau accumbens, une région du cerveau impliquée dans le contrôle de la consommation d'alcool.
Les participants sont passés de 5 à 2 verres d’alcool par jour
Ensuite, l’équipe a mené des essais cliniques sur des êtres humains. Dans le détail, 51 personnes ont été recrutées et répartis en deux groupes. Le premier groupe a bénéficié de l’aprémilast et le reste des volontaires a reçu un placebo pendant 11 jours. D’après les auteurs, le traitement a diminué la consommation d’alcool chez les participants "ne cherchant pas à se faire soigner". En moyenne, les adultes qui ont reçu le médicament ont bu deux fois moins d’alcool. Ils sont passés de cinq à deux verres par jour.
"L'ampleur de l'effet de l'aprémilast sur la réduction de la consommation d'alcool, combinée à sa bonne tolérance chez nos participants, suggère qu'il s'agit d'un excellent candidat pour une évaluation plus approfondie en tant que nouveau traitement pour les personnes souffrant de troubles de la consommation d'alcool", a conclu Barbara Mason, co-auteure de l’étude, dans un communiqué.