Au moins sept millions de personnes consomment des antidépresseurs en France. Mais sont-ils toujours utiles ? C’est l’objet de l'émission d’Enquête de santé, diffusée mardi 28 février sur France 5. Elle rappelle notamment que jusqu’aux années 1990, les effets secondaires de ces médicaments n’étaient pas connus. En effet, les laboratoires n’étaient pas soumis à un contrôle indépendant des études sur l’efficacité de leurs médicaments. Or, ils peuvent être responsables d'une variété d'effets indésirables.
Antidépresseurs : quand sont-ils employés ?
Dans la plupart des cas, ces médicaments sont prescrits en complément d’une psychothérapie. Ils permettent de soulager certains symptômes de la dépression, "en particulier la tristesse et le ralentissement moteur qui caractérisent cette maladie", précise le Vidal®. Ils sont réservés à des cas d’épisode dépressif modéré à sévère. "Les antidépresseurs n'agissent pas immédiatement et il faut deux à quatre semaines pour qu'une régression des symptômes soit observée", indique l’Assurance maladie.
Quels sont les effets secondaires des antidépresseurs ?
Au début du traitement, le risque d’effet secondaire est important. D’après l’Assurance maladie, ces symptômes s’atténuent au fil du temps. Cela peut être une somnolence, particulièrement dangereuse en cas de conduite de véhicule, une constipation, une variation du poids, des troubles sexuels ou encore une baisse de la pression artérielle.
Mais les effets indésirables varient, à la fois selon les personnes et aussi selon le type de médicament. Ainsi, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont les mieux tolérés selon le Vidal®. Mais ils peuvent quand même entraîner des troubles digestifs, comme des nausées et de la diarrhée, des insomnies, des somnolences ou des maux de tête. Les antidépresseurs imipraminiques sont une famille plus ancienne de médicaments, qui existe depuis les années 1960. D’après le dictionnaire des médicaments, ils engendrent plus d’effets secondaires que les médicaments récents. Les trois principaux sont la constipation, la sécheresse de la bouche et l’hypotension orthostatique, qui correspond à une baisse de la pression artérielle lorsqu’on se lève. Quant aux antidépresseurs IMAO, eux aussi utilisés depuis longtemps, ils peuvent provoquer des interactions médicamenteuses ou alimentaires graves. Ces risques ont conduit à réserver ces deux types de traitement aux cas d’échec thérapeutique : les situations où aucun autre médicament antidépresseur n’a fonctionné.
Antidépresseurs: un traitement au long cours
Le traitement de la dépression est long, d’après l’Assurance maladie, il dure "pendant quatre à six mois minimum après l'amélioration des symptômes pour consolider les résultats positifs". L’arrêt ne peut intervenir qu’après six à douze mois de rémission, dans le cas contraire, il y a un risque important de récidive. Pour certaines personnes, le traitement dure pendant plusieurs années afin d’éviter la rechute. D’après l’Inserm, une personne sur cinq est atteinte ou sera atteinte d’une dépression au cours de sa vie.