35 %. C’est la proportion de femmes ayant eu des relations amoureuses qui ont été victimes d’une forme quelconque de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur partenaire intime au cours de leur vie, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). "Ces violences entraînent des problèmes de santé mentale, sexuelle, reproductive chez les femmes victimes et peuvent accroître leur vulnérabilité au VIH", signale l’autorité sanitaire.
Santé mentale : 7.000 femmes ont été interrogées
Dans un récent rapport, l’organisation Agenda Alliance indique que le suicide et les violences conjugales sont tous deux reconnus comme des problèmes majeurs de santé publique. "Cependant, les liens qui les unissent ont été très peu étudiés", précise-t-elle. Pour établir le lien entre les souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques faites aux femmes, les pensées et les tentatives suicidaires, l’organisation a interrogé 7.000 personnes âgées de plus de 16 ans sur leur santé mentale. Afin d'identifier les participantes qui ont subi des violences conjugales, il leur a été demandé si elles avaient déjà eu un partenaire et de parler des différents types de sévices et d'abus qu'elles ont subi de la part de leur "petit copain", leur fiancé ou leur mari.
Les abus sexuels sont associés à des risques élevés d'automutilation
Selon les données, plus d'un quart (27 %) des participantes ont déclaré avoir été victimes de violences conjugales au cours de leur vie. Dans l'ensemble, 16 % des femmes ont subi deux types ou plus de violences, contre 5 % des hommes. Les patientes victimes de sévices étaient trois fois plus susceptibles d'avoir fait une tentative de suicide au cours de l'année écoulée que celles qui n'en ont pas subi.
Autre constat : les personnes ayant été victimes d’abus sexuels sont sept fois plus enclines à tenter de mettre fin à leurs jours. D’après le rapport, les violences sexuelles sont associées à des risques "particulièrement élevés" d'automutilation. "Les principales conclusions sont choquantes et épouvantables. Il est honteux que le lien clair entre la violence domestique et les pensées suicidaires chez les femmes n’ait pas été auparavant reconnu comme la crise de santé publique qu’il est", a déclaré Jess Southgate, directrice générale d'Agenda Alliance.