Le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier dans le monde et en France, avec 23.000 décès pour 46.000 cas diagnostiqués chaque année selon les chiffres de Santé Publique France. La maladie se situe au 3ème rang des cancers les plus répandus, tous sexes confondus (au 2ème rang chez l'homme et au 3ème chez la femme). Or, aujourd'hui, il est extrêmement difficile à détecter à un stade précoce avec les scanners.
Cancer du poumon : un seul scanner nécessaire pour le dépister
Les modèles actuels de prédiction du cancer du poumon nécessitent une combinaison d'informations démographiques, de facteurs de risque cliniques et d'annotations radiologiques. Heureusement, des scientifiques de la Jameel Clinic du Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États-Unis ont développé un nouveau modèle d'intelligence artificielle capable de prédire le risque de cancer du poumon jusqu'à six ans à l'avance, grâce à un seul scanner à faible dose.
Le modèle, appelé “Sybil”, est conçu pour utiliser une seule scintigraphie thoracique à faible dose pour prédire le risque de cancer du poumon survenant 1 à 6 ans après une projection. L’étude présentant les résultats de ce modèle a été publiée en ligne le 12 janvier 2023 dans le Journal of Clinical Oncology.
"Essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin"
Dans un communiqué, Peter Mikhael, co-auteur de cette étude et doctorant au MIT, a comparé le processus du dépistage du cancer du poumon à "essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin". En effet, le cancer du poumon à un stade précoce occupe de toutes petites parties du poumon - juste une fraction des centaines de milliers de pixels composant chaque tomodensitométrie. Cependant, les chercheurs du MIT ont montré que Sybil était capable de prévoir le risque de cancer du poumon à court et à long terme.
"Nous avons constaté que même si nous, les humains, ne pouvions pas tout à fait voir où se trouvait le cancer, le modèle pouvait encore avoir un certain pouvoir prédictif quant au poumon qui développerait éventuellement un cancer”, a commenté un autre membre de l’équipe à l’origine de cette découverte, Jeremy Wohlwend, qui s’est dit surpris par le score élevé de prédiction de Sybil, malgré l'absence de cancer visible.