- Les chercheurs ont utilisé une technique statistique pour établir un lien entre les gènes qui prédisent les facteurs reproductifs et le risque de maladies cardiovasculaires chez plus de 100.000 femmes.
- Une première naissance plus précoce, un nombre plus élevé d’accouchements, des règles précoces étaient liés à un risque cardiovasculaire plus élevé.
- Les médecins devraient "surveiller de près les facteurs reproductifs chez les femmes et intervenir si nécessaire".
Tabagisme, sédentarité, mauvaise alimentation, consommation excessive d’alcool… Ces différents facteurs accroissent le risque cardiovasculaire. Récemment, des chercheurs de l’Imperial College London (Royaume-Uni) ont révélé que les facteurs reproductifs chez les femmes augmentaient aussi la probabilité de développer des affections cardiovasculaires, qui résultent du dépôt de graisses sur les parois des artères.
Trois facteurs reproductifs étudiés chez les femmes
Afin de parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of the American Heart Association. Pour les besoins des travaux, les scientifiques ont analysé des recherches portant sur plus de 100.000 femmes. Dans le détail, ils ont examiné les données génétiques spécifiques à l’âge des femmes au moment de leur premier accouchement, à leur nombre de naissances, à l'âge de leurs premières règles et à l'âge de leur ménopause. L’équipe a pris en compte cinq pathologies cardiovasculaires : la fibrillation atriale, la maladie coronarienne, l'insuffisance cardiaque, l'accident vasculaire cérébral ischémique et l'accident vasculaire cérébral.
Le risque de maladies cardiovasculaires peut être réduit si l'IMC est bien contrôlé
En utilisant une technique statistique, les auteurs ont pu montrer un lien entre les gènes qui prédisent les facteurs reproductifs et le risque de plusieurs maladies cardiovasculaires. D’après les résultats, une première naissance plus précoce, un nombre plus élevé d’accouchements, ou encore des règles précoces étaient associés à un risque plus élevé de fibrillation auriculaire, de maladie coronarienne, d'insuffisance cardiaque et d'accident vasculaire cérébral chez les patientes.
Selon l’équipe, une grande partie du risque accru des règles précoces résultait du fait que ce facteur était lié à un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé chez les femmes. Cela signifie que la réduction de l'IMC pourrait contribuer à diminuer ce risque. "Ces résultats soulignent la nécessité pour les médecins de surveiller de près les facteurs reproductifs chez les femmes et d'intervenir si nécessaire", a précisé Maddalena Ardissino, auteur principal de l'étude, dans un communiqué.
"Les questions sur les règles et la grossesse doivent être systématiques" lors des consultations
"L'idée fausse selon laquelle les maladies cardiovasculaires touchent principalement les hommes coûte aux femmes leur santé, voire leur vie. Il est essentiel qu’elles sachent ce qui peut les exposer à un risque accru de développer une maladie cardiaque ou un accident vasculaire cérébral à l'avenir. Cela inclut les risques bien connus qui touchent tout le monde - mais pour les femmes, il peut y avoir des facteurs de risque supplémentaires issus de leurs années de reproduction à ajouter à la liste. Si nous voulons sauver la vie d'un plus grand nombre de femmes, les questions sur les règles et la grossesse doivent être systématiques lors de l'évaluation du risque de maladie cardiaque et d'AVC de chaque femme", a déclaré Sonya Babu-Narayan, cardiologue et directrice de la British Heart Foundation.