Une campagne de vaccination contre les papillomavirus sera lancée dans les collèges à la rentrée prochaine. Emmanuel Macron l’a annoncé, mardi 28 février 2023, lors d’un déplacement dans un collège de Jarnac, en Charente. Les élèves volontaires, filles et garçons, des classes de 5e pourront se faire vacciner gratuitement dans leur établissement scolaire.
Papillomavirus : la vaccination, une protection contre le cancer
"Cela permet d’éviter beaucoup de cancers", a rappelé le Président de la République. Chaque année, les papillomavirus humains sont responsables d’environ 6.000 nouveaux cas de cancers en France : cancer du col de l’utérus, de la sphère ORL, de l’anus, de la vulve, du vagin ou encore du pénis. "La vaccination contre le papillomavirus humain ainsi que le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses sont un moyen efficace et économique de prévenir le cancer du col de l’utérus", estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, en 2018, le taux de couverture vaccinale était de 29 % chez les jeunes filles pour une dose de vaccin, et 24 % pour les deux doses, en France. En effet, le vaccin utilisé en France, Gardasil®, est administré généralement en deux doses. La seconde est réalisée 6 à 13 mois après la première. Un rattrapage est possible en trois doses, jusqu’à 19 ans.
Vaccination contre le papillomavirus : les garçons aussi sont concernés
Depuis 2020, la Haute autorité de santé recommande de vacciner aussi les garçons de 11 à 14 ans, également en rattrapage jusqu’à 19 ans. "Les jeunes garçons et les jeunes hommes transmettent ces virus et peuvent aussi développer des cancers dus aux HPV, explique la HAS. (…) Si les trois quarts de ces cancers concernent les femmes (col de l’utérus, vulve, vagin, anus et sphère ORL), un quart d’entre eux surviennent chez l’homme : cancers de la sphère ORL principalement, mais aussi cancers de l’anus et du pénis." Par ailleurs, vacciner les garçons permet aussi de protéger les filles non-vaccinées.
Papillomavirus humains : quels sont les effets du vaccin ?
D’après l’Institut national du cancer, 80 % des femmes et des hommes sont exposés aux papillomavirus au cours de leur vie. Ils se transmettent le plus souvent lors des rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Les infections qu’ils provoquent disparaissent généralement en quelques mois, mais certaines peuvent persister et évoluer en maladie. Dans ce cas, le vaccin permet de prévenir d’éventuelles lésions cancéreuses ainsi que des verrues génitales.
Si la France est en retard, d’autres pays du monde sont plus avancés en terme de couverture vaccinale. "En Australie où la recommandation de vacciner les filles date de 2007 et celle des garçons de 2013, la couverture vaccinale d’au moins 80 % de cette population a permis une réduction de plus de 77 % des génotypes responsables de 75 % des cancers du col de l’utérus, explique l’Assurance maladie dans un communiqué. Elle a aussi eu pour conséquence une diminution de plus de 50 % de l’incidence des lésions précancéreuses cervicales de haut grade chez les jeunes filles de moins de 20 ans." La France compte bien parvenir à un tel niveau de couverture vaccinale. Dans sa stratégie de lutte contre les cancers 2021 - 2030, l’Institut national du cancer a annoncé vouloir " atteindre un taux de couverture vaccinale contre les HPV de 80 % à horizon 2030".