Après les capteurs de glucose, indispensables pour contrôler la glycémie des diabétiques mais détournés pour éviter les fringales, c’est au tour de l’Ozempic d'être l'objet d'un effet de mode.
Ce médicament, prescrit contre le diabète de type 2, est en effet présenté comme un simple moyen de perdre du poids par des influenceurs, alertent l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et l'Assurance Maladie.
Des non-diabétiques utilisent Ozempic pour perdre du poids
Ce médicament est disponible sur prescription médicale seulement, dans le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Le principe actif de l'Ozempic agit en se fixant sur les récepteurs d'une hormone qui a un rôle dans le contrôle de la glycémie et stimule la libération d'insuline lorsque le taux de glucose dans le sang est élevé.
Or "des remontées de terrain font état d'un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids", indiquent l'ANSM et l'Assurance Maladie, rappelant que son utilisation doit être réservée aux diabétiques.
Selon les données citées par l'ANSM, entre octobre 2021 et octobre 2022, environ 600.000 patients ont reçu un médicament de la classe des analogues du GLP-1, dont 215.000 patients, la spécialité Ozempic. Parmi ces derniers, "2.185 bénéficiaires d'Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques selon les estimations de l'Assurance Maladie", relève l'Assurance maladie.
Ce médicament est même devenu un phénomène de mode sur TikTok où le mot-clé #Ozempic culminait sur le réseau social à plus de 500 millions de vues, le 24 février selon l'AFP.
Le détournement de l'Ozempic a des répercussions importantes
Avec une injection dans le ventre par semaine, l'Ozempic aurait des propriétés coupe-faim permettant des pertes de poids spectaculaires, indique FranceInfo. Mais pris à long terme pour maigrir, il n’est pas sans danger.
Le docteur Isabelle Yoldjian de l'Agence de sécurité du médicament pointe en effet "des risques d'affections biliaires ou pancréatiques, de cancer de la thyroïde".
Au-delà de la France, le phénomène est mondial et engendre des tensions d'approvisionnement. En effet, l'impact de cet effet de mode sur la disponibilité du produit pour les patients diabétiques est réel : le laboratoire Novo Nordisk qui le commercialise déplore "une disponibilité intermittente et des ruptures de stock périodiques".