"Les empreintes carbone des régimes végétariens, pescétariens et autres régimes populaires ont déjà été examinées, mais principalement sous la forme de versions idéalisées et modélisées pour répondre aux recommandations alimentaires. On connaît moins les empreintes carbones des régimes populaires tels qu'ils sont consommés par les adultes et donc les potentiels compromis sur la qualité du régime alimentaire", ont écrit des chercheurs de l’université Tulane (États-Unis) dans des travaux publiés dans la revue The American Journal of Clinical Nutrition.
Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont comparé les régimes populaires à la fois sur le plan de la qualité nutritionnelle et de l'impact environnemental. Pour cela, ils ont compilé les scores des régimes alimentaires (végétalien, végétarien, pescétarien, paléolithique, cétogène…) en matière de qualité. Les auteurs ont utilisé les données de plus de 16.412 adultes, qui ont répondu à une enquête américaine entre 2005 et 2010. "Les émissions quotidiennes moyennes de gaz à effet de serre ont été calculées pour chaque régime", a précisé l’équipe.
Régimes : des scores plus faibles en matière de qualité nutritionnelle
Selon les résultats, les régimes cétogène et paléolithique ont obtenu les scores les plus faibles en matière de qualité nutritionnelle globale, car ils contenaient moins de vitamines que les autres. Pour rappel, le régime cétogène vise à réduire l’apport en glucides et à augmenter la consommation de lipides et de protéines. Quant au régime paléolithique, il consiste à privilégier les protéines, les végétaux et les oléagineux et à éviter les produits laitiers, les céréales ou encore les aliments transformés.
En outre, ces deux régimes ont obtenu les résultats les plus élevés en matière d'émissions de carbone. D’après les chercheurs, le régime cétogène génère près de 3 kg de dioxyde de carbone pour 1.000 calories consommées. Le régime paléolithique présente également une empreinte carbone élevée, avec 2,6 kg de dioxyde de carbone pour 1.000 calories.
Le régime pescétarien serait le plus sain
Les scientifiques ont constaté que le régime végétalien s’était avéré avoir le moins d'impact sur le climat, générant 0,7 kg de dioxyde de carbone pour 1.000 calories consommées, soit moins d'un quart de l'impact du régime cétogène. Selon l’équipe, le régime pescétarien a obtenu le meilleur score en matière de qualité nutritionnelle. "Mais les régimes, excluant la consommation de tous produits d'origine animale, ont une empreinte carbone inférieure à celle d'autres régimes populaires, notamment les régimes cétogène et paléolithique", peut-on lire dans les travaux.
"Le changement climatique est sans doute l'un des problèmes les plus urgents de notre époque, et beaucoup de gens souhaitent passer à un régime excluant la consommation de tous produits d'origine animale. D'après nos résultats, cela réduirait votre empreinte et serait plus sain. Nos recherches montrent également qu'il existe un moyen d'améliorer votre santé et votre empreinte sans renoncer entièrement à la viande", a déclaré Diego Rose, auteur des recherches, dans un communiqué.