Dans la majorité des cas, la Covid-19 est détectée par un prélèvement nasopharyngé de type test PCR. Et, il faut le reconnaître, cet examen est loin d’être agréable. Les chercheurs de l’université du Michigan ont trouvé une méthode de dépistage plus simple et surtout moins invasive pour le patient : l’analyse de l’air expiré.
Une analyse du souffle pour repérer la Covid-19
Pour vérifier s’il était possible de diagnostiquer la Covid-19 avec une analyse du souffle, les scientifiques ont analysé 205 échantillons d’air expiré de 167 patients au sein des soins intensifs ou des urgences de l'hôpital universitaire américain : 77 étaient pris en charge pour la Covid-19 et 91 pour une autre maladie. Certains volontaires ont effectué l’examen à plusieurs jours d’intervalle.
Dans l'ensemble, 94 échantillons se sont révélés positifs à la Covid-19 : 41 provenaient de patients infectés par le variant Delta ou d'autres mutations et 53 venaient de malades touchés par Omicron. Les chercheurs ont découvert que quatre biomarqueurs de composés organiques volatils (COV) permettaient de différencier la Covid-19 provoquée par la mutation Delta à d’autres maladies avec une précision de 94,7 %. Avec la mutation Omicron, l'efficacité tombait à 82,1 %.
L'équipe a alors travaillé pour identifier des biomarqueurs de COV propres à la nouvelle souche. Quatre nouveaux éléments spécifiques ont été repérés. Ils ont permis de diagnostiquer la Covid-19 provoquée par Omicron d’une autre infection avec une précision de 90,9 %. "L'analyse du souffle a distingué Omicron des variants précédents avec une précision de 91,5 % et la Covid-19 (toutes les variantes du SRAS-CoV-2) par rapport à une maladie non Covid-19 avec une précision de 90,2 %", ajoutent les auteurs dans leur article paru dans la revue Jama Network Open, le 28 février 2023.
Poursuivre la recherche pour des tests de dépistage plus efficaces
L’air expiré par les volontaires était analysé par chromatographie en phase gazeuse (CPG). Il s’agit d’une technique qui permet de séparer des molécules volatiles d’un mélange gazeux.
"Les résultats de cette étude suggèrent que l'analyse de l’air expiré à l'aide de la CPG peut être une méthode prometteuse pour détecter la Covid-19 et des maladies similaires entraînant la production de COV", estiment les auteurs. Toutefois, ils reconnaissent : "au cours de notre étude, nous avons noté une diminution significative de la sensibilité (de 88,2 % à 60,4 %) à partir de la mi-janvier 2022. C'est durant cette période que le variant Omicron est devenu la souche dominante".
Ainsi, comme pour d'autres modalités de diagnostic, telles que les tests rapides antigéniques, l'émergence de nouvelles mutations se révèlent être un défi pour les professionnels de santé. C’est pourquoi, selon les scientifiques, il est important de maintenir les investissements et la recherche afin d’améliorer l’efficacité des diagnostics.