- Les progestatifs pourraient présenter un risque de développement de méningiome chez la femme, indique l'ANSM.
- Un méningiome est une tumeur méningée.
- L'ANSM a publié des recommandations pour limiter le risque.
Une tumeur au cerveau qui se stabilise ou régresse à l’arrêt du traitement : voilà ce qui a poussé l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) à publier de nouvelles recommandations sur l’utilisation des progestatifs.
Le risque de méningiome augmente avec la prise de progestatifs
Certains progestatifs (Androcur, Lutenyl, Lutéran et génériques) faisaient déjà l’objet d’une surveillance, mais l'ANSM indique qu’un "effet "classe" des progestatifs sur le risque de méningiomes ne peut être exclu". L'effet "classe" signifie qu'il est commun à toute une catégorie de médicaments.
D'autres progestatifs (Colprone, Utrogestan, Duphaston et Dienogest) sont ainsi concernés par ces nouvelles recommandations.
Ces médicaments sont utilisés dans diverses pathologies gynécologiques (endométriose, fibromes, règles particulièrement longues et/ou abondantes, troubles du cycle), dans le traitement hormonal substitutif (y compris ménopause) ; mais aussi en obstétrique (stérilité par insuffisance lutéale, avortements à répétition), précise l’autorité de santé. Ils sont également utilisés dans certaines pilules contraceptives, et ils ne sont pas sans danger.
En effet, entre 2019 et 2020, des études épidémiologiques successives ont démontré un risque de méningiome - qui augmente avec la dose reçue, pour trois progestatifs (Androcur, Lutenyl, Lutéran et génériques), indique l'agence de santé.
Le méningiome peut toucher les jeunes adultes
Un méningiome est une tumeur qui se développe à partir des méninges. Elle est qualifiée de “bénigne” car elle n’évolue généralement pas en métastases mortelles, mais peut provoquer de graves troubles neurologiques.
L’exposition à des radiations ionisantes ou la prise de certains traitements hormonaux favorisent le développement et la croissance de ce type de tumeur, indique l’Assurance Maladie. Dans la population générale, on estime que 9 personnes sur 100.000 sont susceptibles de développer un méningiome chaque année.
Le méningiome représente plus d’une tumeur cérébrale primaire (sans métastase) sur trois ; c’est la tumeur cérébrale la plus courante à partir de 35 ans. Il touche particulièrement les femmes (69 % des cas), prédominance qui s’atténue après la ménopause.
Méningiome : l'utilisation des progestatifs peut être contre-indiquée
L’ANSM a ainsi mis en place de nombreuses mesures visant à limiter ce risque. Ainsi, en cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant, l’introduction de l’un de ces traitements progestatifs est contre-indiquée, sauf exception à évaluer par des médecins.
Le traitement doit être prescrit à la dose minimale efficace avec une durée d’utilisation la plus courte possible. L’intérêt à poursuivre le traitement doit par ailleurs "être réévalué régulièrement (tous les ans), notamment aux alentours de la ménopause, le risque de méningiome augmentant fortement avec l’âge".
Une IRM cérébrale devra être réalisée en cas de signes cliniques neurologiques évocateurs d’un méningiome (maux de tête, troubles de la vision, du langage, de la mémoire et de l’audition, nausées, vertiges, convulsions, perte de l’odorat, faiblesse ou paralysie), ajoute l'ANSM.