“L’absence de surrisque important de morbidité respiratoire postopératoire pour certains patients conduit aujourd’hui la [Société française d'anesthésie] (SFAR) à préconiser un allègement de la stratégie de dépistage [de la Covid-19] préopératoire pour les patients les moins à risque, représentant toutefois la majorité des patients se présentant au bloc opératoire pour une chirurgie programmée”, peut-on lire dans le communiqué de la SFAR publié le 28 février dernier. Ainsi, le dépistage systématique de la grande majorité des patients avant une opération chirurgicale n’est plus préconisé par cette instance.
Pas de dépistage de la Covid-19 sauf pour les patients à risque
Deux principales raisons sont mises en avant par la SFAR. La première est que les campagnes vaccinales contre la Covid-19 ont permi de protéger la population en permettant “une réduction de la transmission virale et une diminution de la sévérité clinique si une infection est toutefois contractée”. Selon Santé Publique France, au 1er mars, 60,4 % de la population a reçu une primo-vaccination complète et une dose de rappel.
La deuxième raison énoncée par le SFAR est qu’actuellement le variant en circulation est Omicron. En effet, toujours selon Santé Publique France, il y a 100 % d’Omicron parmi les virus séquencés. Ainsi, la SFAR considère que celui-ci présente “une plus grande contagiosité mais [serait] responsable de moins de formes graves.”
Néanmoins, tous les patients ne sont pas concernés par ces recommandations. Pour ceux “symptomatiques lors de la chirurgie” ou encore pour certains autres à risque comme les personnes immunodéprimées, la SFAR conseille de continuer à demander un dépistage avant une opération chirurgicale. Les professionnels de santé peuvent cependant demander un test PCR à leurs patients s’ils le jugent nécessaire.
Des recommandations de dépistage avant une opération liées au contexte
“La SFAR insiste enfin, que cette stratégie actualisée ne vaut que tant que le variant Omicron (et ses sous-lignées BA.2, BA.4 et BA.5) est la souche circulante majoritaire de SARS-CoV-2 en France”, peut-on lire dans le communiqué. En effet, les recommandations - car il ne s’agit pas d’obligations - pourraient évoluer si un nouveau variant ou sous-variant arrivait en France.
En plus du dépistage, la SFAR rappelle qu’il est essentiel de respecter les mesures barrières tout au long du parcours de soins car l’objectif est d’éviter les contaminations dans l'hôpital et que les patients aient un sur-risque après l'opération chirurgicale. C’est la raison pour laquelle, pendant longtemps, un délai de six semaines était recommandé entre une opération chirurgicale et le dernier test positif et l'opération, sauf s’il y avait un trop grand danger pour le patient.