C’est une date symbolique. Le 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, l’Assemblée nationale devrait étudier et débattre d’un projet de loi visant à mettre en place un protocole d’accompagnement psychologique pour les femmes et leurs conjoints confrontés à une fausse couche.
Un accompagnement psychologique en cas de fausse couche
Ce texte est présenté par la députée Modem Sandrine Josso. Ce projet de loi vise à créer un “véritable parcours d’accompagnement des couples confrontés à une fausse couche avec un suivi psychologique adapté et personnalisé, pris en charge par l’assurance maladie”, explique-t-elle à Ouest France.
Une fausse couche peut être définie comme une interruption spontannée de grossesse au cours des cinq premiers mois. “Même si la fausse couche est un phénomène naturel dont l’accompagnement médical est bien maîtrisé, les conséquences psychologiques sont identifiées mais non prises en charge”, développe Sandrine Josso à Ouest France.
En effet, selon les termes de la proposition de loi mise en ligne par la député sur son compte Twitter, “en France, une grossesse sur 4 se termine par une fausse couche. On estime qu’une femme sur 10 traverse cette épreuve au cours de sa vie. (...) Cet événement fréquent reste donc souvent banalisé pour au moins 200.000 femmes par an et leur entourage”.
Perdre un enfant est une épreuve et les conséquences psychologiques peuvent être importantes pour les femmes : “états notoires d’anxiété, de dépression, d’épisode de stress post-traumatique”, d’après la proposition de loi qui précise également que "près d’une femme sur trois souffrirait de stress post-traumatique, avec des symptômes de reviviscence, d’évitement et d’hypervigilance neurovégétative pouvant perdurer, pour une personne sur six, jusqu’à neuf mois".
Un dispositif pour les femmes et leurs conjoints remboursé
Ainsi, avec cette proposition de loi, la député souhaite changer les choses. Chaque Agence Régionale de Santé (ARS) devrait mettre en place un parcours fausse couche qui associe les professionnels médicaux et psychologues hospitaliers et libéraux. Tout serait pris en charge par l’Assurance maladie.
Les sages-femmes pourront aussi directement adresser leurs patientes et leurs conjoints vers un psychologue agréé par l’Assurance maladie, dans le cadre du dispositif "MonPsy". Tous les patients devront être informés de cette aide.
Sandrine Josso espère que la mise en place de ce parcours pourra entrer en application à compter du 1er septembre 2024. Un texte qui représente, selon ses déclarations dans Ouest France, “une avancée majeure au bénéfice de la santé mentale des femmes, trop souvent et trop longtemps sous-estimée après un événement de fausse couche”.
Pour l’instant, la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité cette proposition de loi le 1er mars dernier. La suite, dans l’hémicycle, aura donc lieu le 8 mars prochain.