- 53 chirurgiens et anesthésistes de l'hôpital du Mans ont présenté leur démission administrative.
- Ils dénoncent le manque de personnel ainsi que la dégradation des conditions de travail et des soins au sein de leur établissement.
- S'ils n'assureront plus certaines tâches administratives, ils continuent à assurer les soins et les opérations.
Pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, mais également la fermeture de lits, 53 chirurgiens et anesthésistes de l'hôpital du Mans ont présenté leur démission administrative au ministre de la Santé François Braun. Cette lettre, envoyée le 2 mars 2023, a aussi été transmise à l’Agence régionale de santé (ARS) ainsi qu’aux élus du département.
Pénurie de professionnels de santé : 110 interventions supprimées depuis 2023
Dans leur courrier repris par le journal Actu.fr, les médecins expliquent : "Nous, chirurgiens et anesthésistes du Centre hospitalier du Mans, ne pouvons plus garantir la mission qu’un hôpital public doit remplir : une mission de service public."
Ils indiquent ne plus pouvoir assurer "des conditions de soins correctes et humainement supportables" en raison du manque de moyens et de professionnels de santé. La tension hospitalière s’est entre autres accentuée dans leur établissement après la fermeture de plusieurs hôpitaux de la Sarthe et de départements voisins.
"Vous ignorez peut-être que cet afflux de patients a conduit la direction à condamner 60 lits (sur 150) de chirurgie conventionnelle pour les accueillir, faute de personnel paramédical en nombre suffisant pour ouvrir des lits de médecine", précise le collectif.
La pénurie de personnel a également obligé à reporter 110 chirurgies programmées dont certaines concernaient des patients atteints de cancer.
Les docteurs dénoncent : "Il s’agit d’une véritable maltraitance, nos équipes sont démunies. Les infirmières et aides-soignantes nous font part, au-delà de leur épuisement, de leur incompréhension et de leur démotivation."
Démission "administrative" : les soins continuent à être assurés
La démission des médecins et des anesthésistes ne concerne que leurs fonctions et responsabilités administratives comme la gestion du planning de leur service ou encore la participation à certaines commissions. Au nom du "serment d’Hippocrate", ils comptent continuer à soigner et à opérer leurs patients.
Ce n’est pas la première fois que des professionnels de santé renoncent à leurs fonctions administratives. Il y avait déjà eu une vague de démissions en 2020 pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail, la pénurie de personnel et la dégradation de la qualité de la prise en charge des malades en France.