- L’asthme se caractérise par une inflammation des voies aériennes.
- Une équipe de chercheurs français a développé un vaccin qui pourrait offrir une protection durable contre l’asthme allergique.
- Le vaccin Kinoïde aurait une efficacité sur les cytokines IL-4 et IL-13 humaines plus de trois mois après son injection.
Près de 4 millions de Français sont concernés par l’asthme, une maladie inflammatoire des voies aériennes, selon l’Institut Pasteur. Près de 50 % de ces patients sont touchés par de l’asthme allergique, dont le facteur déclenchant est un allergène.
Vaccin contre l’asthme allergique : des résultats prometteurs chez les souris
L’inhalation d’allergènes entraîne une surproduction d’anticorps appelés immunoglobulines E (IgE) et de protéines appelées "cytokines de type 2" (en particulier les interleukines IL-4 et IL-13) dans les voies aériennes. Ce phénomène provoque alors une hyperréactivité des voies respiratoires ainsi qu’une surproduction de mucus lors des crises d'asthme.
Pour l’heure, les corticoïdes inhalés sont les médicaments de référence pour contrôler l’asthme, mais ces traitements ne permettent pas toujours de soulager les cas d’asthme allergique sévère. Une équipe de chercheurs français a donc développé un vaccin destiné aux patients atteints d’asthme sévère.
Lors d’une première étude, les scientifiques ont observé l’efficacité du vaccin Kinoïde chez des souris. "Les résultats suggéraient que ce vaccin induisait une production durable d’anticorps dirigés spécifiquement contre les l’IL-4 et l’IL-13 murines, ainsi qu’une réduction des symptômes de l’asthme allergique chez les animaux", peut-on lire dans un communiqué publié par l’Institut Pasteur.
Une efficacité de trois mois garantie par le vaccin Kinoïde
Dans un second temps, les chercheurs ont mené une étude pour évaluer les effets du vaccin sur les cytokines IL-4 et IL-13 humaines. Pour les besoins de ces travaux, ils ont utilisé un modèle d’asthme allergique aux acariens chez des souris "humanisées". Les responsables de l’étude ont remplacé les gènes codant pour les cytokines IL-4 et IL-13 murines chez les souris par les gènes humains respectifs.
D’après les résultats, l’administration du vaccin Kinoïde chez les souris "humanisées" a neutralisé les cytokines IL-4 et IL-13 humaines. Cette protection a duré plus de trois après l’injection du sérum. "Une vaccination contre l’asthme allergique représente un espoir de traitement à long terme de cette maladie chronique, et au-delà, une perspective de réduction des symptômes d’allergie liés à d’autres facteurs, puisque ce vaccin cible des molécules impliquées dans différentes allergies", a affirmé Pierre Bruhns, responsable de l’unité Anticorps en thérapie et pathologie à l’Institut Pasteur.