La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque. Elle se caractérise par une activité électrique anarchique et rapide du muscle des oreillettes qui provoque une contraction inefficace de ces oreillettes accompagnée de la contraction irrégulière et rapide des ventricules. Près de 1 % de la population générale est concernée par cette maladie, d'après Ameli, la plateforme de l’Assurance maladie.
Selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Heart Association le 8 mars 2023, les personnes plus jeunes souffrant de fibrillation auriculaire ont un risque plus élevé de développer une démence par rapport aux personnes plus âgées.
Démence : la fibrillation auriculaire augmenterait les risques chez les moins de 65 ans
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs américains ont suivi 200.000 adultes vivant en Californie (États-Unis) pendant trois ans et demi. Lors de cette recherche, la moitié des participants ont reçu un diagnostic de fibrillation auriculaire.
Les scientifiques ont mesuré l’incidence de la démence parmi les volontaires. Après avoir réalisé des ajustements en fonction du sexe et de l’origine ethnique, ils ont observé que la fibrillation auriculaire est associée à un risque de démence plus élevé de 13 %.
Les participants de moins de 65 ans atteints de fibrillation auriculaire ont notamment présenté un risque de démence 65 % plus élevé que les adultes plus âgés. Selon les chercheurs, ce trouble cardiaque pourrait être un facteur de risque important de démence chez les jeunes en bonne santé.
Fibrillation auriculaire et démence : des mécanismes encore inconnus
À l’heure actuelle, les scientifiques ne connaissent pas la raison qui pourrait expliquer pourquoi la fibrillation auriculaire peut contribuer à l’apparition de la démence, mais ils ont une théorie principale. Selon eux, ce trouble cardiaque pourrait avoir un impact sur le flux sanguin vers le cerveau, ce qui peut endommager la matière blanche dans le cerveau et diminuer les facultés cognitives.
"Il existe également d’autres théories qui indiquent que les patients atteints de fibrillation auriculaire ont un taux plus élevé de caillots sanguins et d'accidents vasculaires cérébraux. Ils pourraient donc développer une démence à cause de cela ou si la fibrillation auriculaire diminue la fonction de pompage du cœur, même légèrement, ce qui, au fil des ans, accélère la perfusion du cerveau et peut conduire à la démence", a précisé le Docteur Shephal Doshi, électrophysiologiste cardiaque et directeur de l'électrophysiologie cardiaque et de la stimulation au Providence Saint John's Health Center à Santa Monica (États-Unis) au magazine Healthline.
D’autres études sont donc nécessaires pour identifier les mécanismes responsables de la démence chez les patients présentant une fibrillation auriculaire.