- En 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) a constaté une hausse des IST en France.
- La HAS a récemment publié de nouvelles recommandations pour favoriser le dépistage ainsi que les traitements des IST.
- L'organisme propose entre autres que la notification aux partenaires puisse être réalisée par un tiers, avec l'accord du patient.
Les infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent se transmettre lors des relations sexuelles avec ou sans pénétration. Aujourd’hui, il existe plus d’une trentaine d’IST. On distingue notamment le VIH, la Chlamydia trachomatis, l’infection à gonocoque ou encore la syphilis.
Récemment, la Haute autorité de Santé a alerté sur la baisse des dépistages des IST liée aux confinements et à la pandémie de Covid-19. Une hausse de ces maladies et un retard de diagnostic persistant, en particulier chez les patients "éloignés du système de santé" et les populations migrantes, ont également été observés. Pour lutter contre ce phénomène, la HAS propose de revoir le mode d'information des partenaires sexuels
IST : une évolution du cadre juridique pour favoriser le dépistage
"Alors même que des mesures sont régulièrement mises en œuvre pour améliorer leur prévention (promotion et facilitation de l’accès au dépistage, aux préservatifs, etc.), la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) continue de représenter un défi de santé publique en France", a constaté la HAS dans un communiqué publié le 9 mars.
Pour la HAS, la démarche de notification au(x) partenaire(s) est un outil de prévention majeur contre les IST. Lors de l’annonce d’un diagnostic d’IST, le professionnel de santé incite généralement le patient dit "index" à informer toutes les personnes avec qui il a eu des relations afin qu’elles aillent se faire dépister et bénéficier, si besoin, d’un traitement approprié. Cette mesure "vise à interrompre les chaînes de transmission, en atteignant une population à plus haut risque, de façon à minimiser la morbidité et la mortalité associées", a souligné l’institution.
Pourtant, la démarche de notification n’est, à l’heure actuelle, pas assez utilisée. La HAS, saisie par la Direction générale de la Santé, a donc publié différentes recommandations, notamment pour faire évoluer le cadre législatif sur le secret professionnel qui est obligatoire chez les professionnels de santé.
IST : la notification bientôt effectuée par tiers ?
Dans son communiqué, la HAS a notamment évoqué la possibilité de choisir la manière d’informer son ou ses partenaire(s) en cas d’IST. Ce changement permettrait que la démarche de notification soit effectuée par un tiers comme un professionnel de santé, une personne exerçant en milieu associatif ou un médiateur. Cette solution serait proposée lorsque le patient infecté ne peut pas informer son ou ses partenaire(s) pour diverses raisons. Son consentement doit cependant être "libre" et "éclairé" avant d'entamer cette démarche.
Autre point évoqué par la HAS : le traitement accéléré des partenaires (TAP) qui n’est pas autorisé en France. Dans le cas du TAP, le professionnel de santé délivre une ordonnance au patient "index" à destination d’un partenaire afin qu’il puisse réaliser un dépistage sans avoir à effectuer une consultation médicale. Pour la HAS, une évolution de la réglementation concernant le TAP est essentielle, car cela permettrait aux amants d’être traités plus rapidement. De nombreuses IST ne provoquent généralement aucun symptôme. En l’absence de manifestations, les malades ont donc moins tendance à s’adresser à un médecin qui peut poser le diagnostic d'une IST et prescrire le traitement adapté.
"Pour mesurer le déploiement, l’acceptabilité et l’impact de l’ensemble de ces recommandations sur la notification au(x) partenaire(s), mais aussi pour en identifier les éventuels obstacles, la HAS encourage la mise en œuvre d’un dispositif d’évaluation et de suivi par les pouvoirs publics. Elle préconise notamment la mise en place de systèmes de surveillance et d’enquêtes ponctuelles pour les populations les plus exposées", a conclut la HAS.