- Les douleurs articulaires chroniques seraient liées à la santé des dents, d’après une étude.
- Les bactéries présentes dans les maladies parodontales le sont également lors des poussées de polyarthrite rhumatoïde.
- Cette approche pousse les scientifiques à étudier les signatures microbiennes du cancer.
Sera-t-il possible un jour de prescrire un bain de bouche pour aider à prévenir les poussées de polyarthrite rhumatoïde ? C’est en substance ce qu’espèrent des scientifiques qui ont publié une étude sur le lien entre la santé des dents et les douleurs articulaires dans Science Translational Medicine.
Polyarthrite : des bactéries de maladies parodontales chez les malades
En effet, lors de leurs recherches, les scientifiques ont trouvé des traces de bactéries associées aux maladies parodontales (gingivites, parodontites) dans des échantillons prélevés sur des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Il s'agit d'une maladie inflammatoire auto-immune qui s'attaque à la muqueuse des articulations et peut provoquer des problèmes cardiaques, pulmonaires et oculaires. Elle se manifeste par des poussées de durée variable et des périodes d'accalmie, indique l’Assurance Maladie.
Selon Vicky Yao, biologiste à l'université Rice à Houston au Texas et auteur principal, les microbes présents dans les échantillons étudiés - qui changeaient de façon constante chez les patients atteints de polyarthrite avant les crises - étaient en grande partie associés aux maladies des gencives.
La recherche contre le cancer pourrait bénéficier de cette découverte
Cette information pourrait s'avérer importante pour d'autres contextes pathologiques comme le cancer. Elle ouvre la possibilité et l’espoir de trouver des signatures microbiennes ou virales intéressantes associées à cette maladie.
"Par exemple, si une tumeur crée un foyer de microbes spécifiques que nous reconnaissons, nous pourrons peut-être utiliser ces connaissances pour diagnostiquer le cancer plus tôt ou de manière moins invasive ou moins coûteuse. Ou encore, si des microbes ont un lien très fort avec les taux de survie, cela peut aider à établir un pronostic. Et si des expériences confirment un lien de causalité entre un virus ou une bactérie spécifique et un type de cancer, alors, bien sûr, cela pourrait être utile pour la thérapeutique”, explique la scientifique.