Selon la Haute autorité de santé, 15 % des adultes de 18 à 65 ans présentent des troubles anxieux sévères sur une année donnée et 21 % en présenteront au cours de leur vie.
L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) définit ces troubles comme une anxiété forte et durable sans lien avec un danger ou une menace réelle, qui perturbe le fonctionnement normal et les activités quotidiennes de la personne qui en souffre.
Un nouvel outil pour dépister l’anxiété
Pour l’instant, seul un médecin - ou psychiatre - peut établir le diagnostic d’un trouble anxieux. Pour cela, le patient doit lui décrire ses symptômes, leur durée, leur fréquence, leur intensité ainsi que leur impact sur sa vie quotidienne.
Le praticien peut aussi rechercher ou investiguer sur les antécédents familiaux, la consommation d'alcool et de drogues, les évènements pouvant être à l’origine de cet état (maladie, deuil, traumatisme psychologique, etc.), les autres problèmes médicaux ou psychiatriques de la personne, etc.
Mais, à l’avenir, les professionnels de santé pourraient bien avoir un nouvel outil de diagnostic : un simple test sanguin développé par des chercheurs dont les travaux viennent d’être publiés dans la revue Molecular Psychiatry. Ce test serait capable de mesurer l'anxiété en analysant les biomarqueurs d’un patient, c’est-à-dire les substances chimiques liées à l’anxiété présentes dans le sang.
Un test sanguin pour un traitement préventif
Pour mettre au point ce nouvel outil, les scientifiques ont fait passer des tests sanguins tous les trois à six mois à des participants qui étaient hospitalisés en psychiatrie. Ainsi, ils ont pu analyser les biomarqueurs et identifier le niveau d'anxiété de chaque patient. En parallèle, ils ont utilisé le même procédé pour évaluer l'efficacité des médicaments qu’ils prenaient en fonction de leur biologie personnelle.
“Avoir quelque chose d'objectif pour connaître l'état actuel d'une personne ainsi que son risque futur et les options de traitement qui correspondent [le mieux] à son profil est très intéressant pour aider les gens, explique Alexander Niculescu, l’un des auteurs, dans un communiqué. Il y a des personnes qui souffrent d'anxiété, qui ne sont pas correctement diagnostiquées et qui ont des crises de panique, mais pensent qu'ils ont une crise cardiaque et se retrouvent aux urgences.”
Le professeur de psychiatrie espère que ce test sanguin pourrait, à terme, “éviter cette douleur et cette souffrance” en traitant plus tôt - et peut-être de manière préventive - les patients avec “quelque chose qui correspond à leur profil."