“J’ai été placée sous ménopause artificielle à l’âge de 47 ans car j’avais d’énormes saignements qui ne s'arrêtaient pas… donc on l’a fait pour arrêter ça”, nous explique Sophie Kune, aujourd’hui âgée de 54 ans. “Au bout de quinze jours, j’ai ressenti d’énormes symptômes : une sécheresse vaginale intense, une sécheresse de la peau, des douleurs articulaires et au niveau du cœur, des troubles de l’humeur, j’étais extrêmement fatiguée et complètement déboussolée.”
Ménopause : un bouleversement hormonal avec de nombreux symptômes
Avec une arrivée des symptômes quasiment du jour au lendemain, Sophie a ressenti qu’elle passait “dans un autre camp”, avec de nouvelles difficultés. “J’ai pris la ménopause de manière très brutale comme si je me prenais un mur. Normalement ça évolue de manière lente, mais là, ce fut comme un choc.”
Cette femme qui ne s’était jamais interrogée sur ce qu’était la ménopause se voit alors contrainte de se projeter dans cette nouvelle étape de la vie. “Je n’avais jamais reçu un choc aussi frontal… je me suis dit c’est quoi cette histoire ?”
Ce vécu, à la fois dur et empli de solitude, et pourtant si banal dans la vie d’une femme, n’est pas anodin selon elle. “Les femmes ménopausées sont invisibilisées dans la société car dans l’Histoire, il est véhiculé l’idée que la femme, une fois qu’elle a perdu sa fonction reproductrice, doit sortir du champ pour laisser sa place aux autres. Il y a aussi le fait que quand on arrive à la ménopause à l’âge “normal”, c’est-à-dire à 51 ans environ, celle-ci est associée à la vieillesse et donc cela fait peur. Donc d’une part, on sort du champ de la fécondité donc on n’est plus intéressante, et d’autre part on est associée à l’entrée vers la mort.”
“Il ne faut pas avoir honte d’entrer en ménopause”
“La ménopause est perçue comme une discontinuité, or il n’en est rien. Certes il y a une rupture de l’équilibre hormonal à ce moment-là, mais dans notre féminité, notre vie continue, c’est un continuum, il faut juste s’adapter !”, soutient Sophie. “Et ce n’est pas non plus un signe de vieillesse… Certaines personnes peuvent être très vieilles dans leur tête à l’âge de 20 ans, tout comme d’autres peuvent être très jeunes à l’âge de 90… donc il faut vraiment replacer les curseurs.”
La créatrice du compte Instagram @menopause.stories. souhaite améliorer la visibilité des femmes ménopausées dans la société. “Il ne faut pas que les femmes aient peur de cette étape. Il faut absolument que le message soit clair, qu’il y ait une langue positive qui se développe autour de la ménopause, pour qu’on n’ait pas peur d’en parler aux médecins, pas peur d’en parler à ses proches… pour que la ménopause entre dans la vie quotidienne !”
“La ménopause c’est la vie, vieillir est un privilège, donc il faut oser en parler, il faut prendre la parole sur ce sujet. Les tabous ça se déconstruit, les archétypes ça se brise… Donc en libérant la parole et en donnant une image positive, en s'emparant du sujet, en se disant au fond de soi ‘je veux profiter de la vie, je ne suis pas éteinte’, et bien on libère la ménopause !”
@pourquoidocteur Sophie Kune nous parle de #ménopause pour briser les tabous et rappeler que cette période de la vie d’une femme ne signe absolument pas la fin du chemin. #santédesfemmes ♬ son original - pourquoidocteur
En savoir plus sur Sophie Kune avec son livre Ménopausée et libre ! aux éditions Marabout