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Implants cérébraux : Elon Musk ne peut pas les tester sur l'humain

Par Mégane Fleury

La FDA n’a pas donné d’autorisation à la société Neuralink, propriété d’Elon Musk, qui souhaite tester des implants cérébraux sur l’humain. 

peterschreiber.media/ISTOCK
La société Neuralink, du milliardaire américain Elon Musk souhaite développer un implant cérébral pour l'humain.
Le but est d'aider les personnes paralysées ou aveugles, mais aussi de faciliter les échanges entre le cerveau et l'intelligence artificielle.
La FDA a refusé l'expérimentation de la puce dans un essai sur l'humain.

Elon Musk est stoppé dans son élan par les autorités sanitaires américaines. La Food and Drug Administration, en charge de l’autorisation des nouveaux médicaments, a rejeté la demande d’expérimentation d’implantation de puces dans le cerveau humain. Avec sa société Neuralink, le milliardaire américain développe des implants cérébraux intelligents. Il promet qu’ils permettront de soigner la paralysie ou la cécité. 

Implant cérébral : pourquoi la FDA s’y oppose ? 

L’agence de presse britannique Reuters a révélé le refus de la FDA, au début de l’année 2022, dans un article paru le 2 mars. "La FDA a mis en avant des dizaines de problèmes que l'entreprise doit résoudre avant les tests sur l’Homme", explique-t-elle. Trois aspects principaux suscitent l'inquiétude des autorités de santé américaines : la présence de lithium dans les batteries de l’appareil, la possibilité que les fils de l’implant se déplacent dans d’autres zones cérébrales et les risques concernant les tissus cérébraux lors du retrait de l’implant.   

Puce dans le cerveau humain : quel est le projet d’Elon Musk ?

En novembre dernier, le milliardaire américain avait pourtant affirmé que la puce cérébrale serait implantée chez l’humain avant le mois de mai. Sa première ambition est de lutter contre des maladies neurodégénératives, de redonner la vue aux personnes aveugles ou encore d’aider les personnes paralysées à retrouver de la mobilité. À terme, il souhaite que ces implants permettent de faciliter la communication entre l’humain et les intelligences artificielles.

Dans des essais sur des singes, la puce a permis aux animaux de jouer à des jeux vidéos avec leurs yeux, seulement grâce à leurs mouvements. D’après Neurolink, l’implant est capable de déchiffrer l’activité cérébrale et d’envoyer des signaux spécifiques pour accomplir certaines tâches. Or cette première expérience sur des animaux a soulevé de nombreuses critiques. Un comité de scientifiques américains a porté plainte pour maltraitance animale après avoir découvert que 16 singes sont morts dans des "souffrances extrêmes". "Le personnel de Neuralink et de l'UC Davis n'a pas fourni aux singes mourants les soins vétérinaires adéquats, a utilisé une substance non approuvée connue sous le nom de "Bioglue" qui a tué les singes en détruisant des parties de leur cerveau et n'a pas fourni de soins psychologiques pour le bien-être des singes de l’expérience, expliquent ces scientifiques dans un communiqué. Les singes utilisés dans l'expérience ont été mis en cage seuls, avaient des poteaux en acier vissés à leur crâne, ont subi un "traumatisme facial", des convulsions à la suite des implants cérébraux et des infections récurrentes au niveau des sites d’implantation."

Implants cérébraux : les ambitions démesurées de Neuralink ?

Ce refus de la FDA est un nouveau revers pour la start-up du milliardaire américain. Selon des experts, interrogés par Reuters, la start-up n'est pas encore prête à recevoir l’autorisation de l’administration américaine. "Neuralink ne semble pas avoir l'état d'esprit et l'expérience nécessaires pour commercialiser cela de si tôt", affirme ainsi Kip Ludwig, ancien directeur de programme d'ingénierie neuronale aux National Institutes of Health (NIH) des États-Unis.

Les entreprises autorisées à réaliser des tests sur l’humain effectuent généralement deux séries de tests avant de commercialiser les appareils. Or, ce processus semble éloigné du fonctionnement de la société d’Elon Musk. "Les luttes réglementaires de Neuralink découlent en grande partie de sa culture consistant à fixer des objectifs dans des délais extrêmement ambitieux et à considérer les régulateurs comme des obstacles à l'innovation, selon plus d'une douzaine d'employés actuels et anciens de l’entreprise", observe Reuters. Neuralink a été fondée en 2016, or comme le rappelle l'agence de presse, les autres entreprises créatrices d'implants cérébraux ont mis plusieurs années, voire dizaines d'années, avant d'obtenir les autorisations de la FDA. Elle cite notamment Medtronic, qui commercialise un implant pour traiter les malades de Parkinson.