- Des chercheurs ont cartographié des récepteurs situés dans les antennes de 10 moustiques femelles et 10 moustiques mâles.
- "Les récepteurs ionotropes réagissent aux acides aminés. Des niveaux différents d'acides sur la peau pourraient expliquer pourquoi certaines personnes sont plus attirantes pour les moustiques", selon les auteurs.
- Les récepteurs ionotropes ont été identifiés dans la partie distale, soit la plus éloignée de la tête, et la partie proximale, à savoir près de la tête, des antennes.
Pourquoi les moustiques sont plus attirés par certaines personnes que d’autres ? C’est la question à laquelle des chercheurs du Johns Hopkins University School of Medicine (États-Unis) ont voulu répondre. Pour cela, ils ont réalisé une étude publiée dans la revue Cell Reports. Dans les travaux, les scientifiques ont cartographié des récepteurs cachés dans les antennes segmentées en forme de tube de 10 moustiques femelles et 10 moustiques mâles. Ces récepteurs, présents sur les cellules nerveuses des insectes, seraient capables d'affiner leur capacité à détecter les odeurs particulièrement "accueillantes" sur la peau des êtres humains.
"Comprendre la biologie moléculaire de la détection des odeurs par les moustiques est essentiel pour développer de nouveaux moyens d'éviter les piqûres et les maladies graves qu'elles provoquent", a déclaré Christopher Potter, professeur en neurosciences et auteur de la recherche. Dans un communiqué, l’équipe a rappelé que les moustiques détectaient les odeurs principalement grâce à leurs antennes. Plusieurs cohortes ont montré que les variations d'odeurs, de chaleur, d'humidité et de dioxyde de carbone étaient des facteurs qui les attirent vers certaines personnes plus que d'autres.
Moustiques : les récepteurs ionotropes les inciteraient à préférer certains types de peau
Mais, d’après Christopher Potter, ces insectes utilisent plusieurs sens pour choisir leurs proies. Par exemple, une famille de moustiques responsables de la malaria, nommée Anopheles gambiae, possède trois types de récepteurs à la surface des neurones de ses organes : les récepteurs odorants, les récepteurs gustatifs et les récepteurs ionotropes.
"Les récepteurs olfactifs sont les plus étudiés et on pense qu'ils aident les moustiques à faire la distinction entre les animaux et les êtres humains. Les récepteurs gustatifs détectent le dioxyde de carbone. Les récepteurs ionotropes réagissent aux acides aminés, des composés présents sur la peau. On pense que des niveaux différents d'acides particuliers sur la peau pourraient expliquer pourquoi certaines personnes sont plus attirantes pour les moustiques que d'autres", a expliqué le chercheur.
Des récepteurs ionotropes présents dans la partie distale et proximale
Dans le cadre de l’étude, les auteurs ont ainsi recherché les récepteurs ionotropes dans les antennes des moustiques. Pour trouver les neurones exprimant ces récepteurs, ils ont utilisé une technique, appelée "hybridation fluorescente in situ", qui permet de repérer non pas les récepteurs eux-mêmes, mais du matériel génétique. Le fait de trouver de l'ARN lié à des récepteurs ionotropes signifie que les neurones sont très probablement en train de les produire.
L’équipe a identifié la majorité des récepteurs ionotropes dans la partie distale des antennes, soit la plus éloignée de la tête des insectes. Cependant, elle a également constaté que les antennes comportaient davantage de récepteurs ionotropes dans la partie proximale, à savoir près de la tête, des moustiques. "Les antennes des moustiques sont plus complexes que ce que l'on pensait jusqu'à présent", a conclu Christopher Potter.