- Le trichloréthylène, un solvant utilisé pour dégraisser les métaux et nettoyer les vêtements à sec, est un cancérogène avéré pour les êtres humains.
- Une recherche a signalé que l'exposition à ce produit chimique était associée à un risque accru de 500 % de développer la maladie de Parkinson.
- Ce solvant pollue aussi l'air extérieur, souille les eaux souterraines et contamine l'air intérieur.
Actuellement, il est utilisé pour enlever la peinture, dégraisser les métaux et nettoyer les vêtements à sec. Le trichloréthylène est un solvant pour des substances synthétiques ou naturelles telles que les graisses, les huiles, les matières grasses, les cires ou les résines. Selon le centre de lutte contre le cancer, Léon Bérard, ce produit chimique est un cancérogène avéré pour les êtres humains pour le cancer du rein. "Certaines données montrent également une augmentation du risque de cancer du foie et de lymphome non-Hodgkinien suite à des expositions au trichloroéthylène. Cependant, le niveau de preuve reste limité pour ces associations, et les mécanismes de cancérogénèse correspondants ne sont pas identifiés", peut-on lire sur le site du centre.
Parkinson : le trichloréthylène, une cause invisible de la maladie ?
Dans une récente étude, des scientifiques de l’université de Rochester (États-Unis) émettent l'hypothèse que le trichloréthylène pourrait être une cause invisible de la maladie de Parkinson. "Le lien entre ce produit chimique incolore et la pathologie neurodégénérative a été établi pour la première fois en 1969", ont-ils écrit dans les travaux parus dans la revue Journal of Parkinson’s Disease.
Selon l’équipe, une petite recherche épidémiologique a révélé que l'exposition au trichloréthylène dans le cadre du travail ou des loisirs était associée à un risque accru de 500 % de souffrir de cette affection dégénérative du système nerveux. "Dans de nombreuses cohortes menées sur des animaux, le produit chimique reproduit les caractéristiques pathologiques de la maladie de Parkinson", a-t-elle ajouté.
Exposition au trichloréthylène : des décennies avant l'apparition des symptômes
Dans l’étude, les chercheurs ont dressé le profil de sept personnes, allant d'un ancien joueur de basket-ball de la NBA, Brian Grant, à un capitaine de la marine, en passant par un ancien sénateur américain, qui ont développé la maladie de Parkinson après avoir probablement travaillé en contact avec le produit chimique ou après y avoir été exposées dans l'environnement. Le sportif "a été diagnostiqué à l'âge de 36 ans. Il a probablement été exposé au trichloréthylène lorsqu'il avait trois ans et que son père travaillait à la base des Marines de Camp Lejeune." Pour les adultes cités, des décennies se sont souvent écoulées entre l'exposition au solvant et l'apparition des symptômes de la maladie de Parkinson.
Le produit chimique pollue l’air extérieur et intérieur
L’exposition ne se limite pas aux personnes qui travaillent avec le produit chimique. D’après les scientifiques, le trichloréthylène pollue l'air extérieur, souille les eaux souterraines et contamine l'air intérieur. Ils expliquent que la molécule, comme le radon, s'évapore du sol et des eaux souterraines et pénètre dans les habitations, les lieux de travail ou les écoles, souvent sans être détectée.
Dans un communiqué, les auteurs proposent une série d'actions pour faire face à la menace que représente le trichloréthylène pour la santé publique. Ils notent que les lieux contaminés peuvent être assainis et que l'exposition à l'air intérieur peut être atténuée par des systèmes d'assainissement des vapeurs similaires à ceux utilisés pour le radon. L’équipe recommande également de poursuivre les études pour mieux comprendre comment le solvant contribue à la survenue de la maladie de Parkinson et d’autres pathologies.