- Les chiens souffrant d’anxiété ne présentent pas les mêmes connexions neuronales que leurs congénères sans trouble.
- Les différences d'activités cérébrales sont observées au niveau du "circuit de l'anxiété".
- Selon l'étude, ces différences sont en revanche similaires à celles enregistrées chez les personnes souffrant d'anxiété.
Tel maître, tel chien… l’adage pourrait bien se vérifier aussi face à l’anxiété. Une étude de l'université de Gand (Belgique) montre que les chiens anxieux présentent une activité neuronale différente par rapport à leurs congénères qui ne présentent pas ce trait. En revanche, elle est semblable à celle observée dans le cerveau d’humains souffrant d’anxiété.
Des différences entre les cerveaux de chiens anxieux et non-anxieux
L’équipe belge a réuni 25 chiens en bonne santé et 13 très anxieux. Elle leur a fait passer une IRM fonctionnelle non invasive pour voir leur activité cérébrale. Les propriétaires étaient de leur côté invités à répondre à un questionnaire sur le comportement de leur animal.
Les chercheurs ont découvert des différences significatives entre les deux groupes, principalement dans les voies de communication et la force de connexion au sein du "circuit de l'anxiété".
Chez les animaux très nerveux, "nous avons détecté une activité plus élevée entre l'amygdale et l’hippocampe, l'amygdale et le mésencéphale, l'amygdale et le thalamus, le lobe frontal et l’hippocampe, le lobe frontal et le thalamus ainsi que l'hippocampe et le thalamus, tous faisant partie du circuit de l'anxiété", indiquent les scientifiques dans leur article paru dans PLOS le 15 mars 2023.
Des activités cérébrales similaires à celles des humains souffrant d'anxiété
En analysant les modèles d'activité cérébrale derrière des traits spécifiques comme l'agressivité, la peur et la capacité d'entraînement, les chercheurs ont trouvé un certain nombre de parallèles entre les chiens nerveux et les humains angoissés. Par exemple, un attachement excessif ou la recherche d'attention étaient associés à une connectivité altérée au sein du thalamus. Des conclusions similaires ont été faites lors de recherches sur l'anxiété menées sur l’Homme.
De même, les animaux qui sont agressifs envers les autres chiens, ont montré des altérations du lobe frontal. Ce qui est conforme aux études précédentes liant le dysfonctionnement de cette partie du cerveau aux symptômes de dépression et d'anxiété chez les humains.
Les scientifiques assurent que leurs travaux fournissent "des informations importantes sur les mécanismes physiopathologiques de l'anxiété chez les chiens" et seraient susceptibles de "conduire à des thérapies plus personnalisées et efficaces" pour les animaux. Ils ajoutent que leur découverte pourrait mener à "construire un pont vers la compréhension du comportement humain (et vice versa)". Toutefois, des recherches supplémentaires sur des échantillons plus importants sont nécessaires pour étayer leurs observations.