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Selon l'Ordre des pharmaciens

Pharmacie : 539 médicaments en rupture de stock

Par Bruno Martrette

Grâce au logiciel DP-rupture, l'Ordre des pharmaciens a comptabilisé 539 médicaments en difficulté d’approvisionnement. L'ANSM ne recense que 45 spécialités manquantes.

DUCLOS ALEXIS/SIPA

« On va découvrir grâce à un nouveau logiciel pilote mis en place que ce n'est pas du tout 45 médicaments qui ont des difficultés d’approvisionnement, mais que c'est beaucoup plus ! », annonçait Isabelle Adenot, présidente de l'Ordre des pharmaciens dans pourquoidocteur au mois de septembre. Et la pharmacienne a visiblement vu juste. Cette dernière confirme, en effet, ce matin dans les colonnes du Figaro que « sur le mois de septembre, nous avons comptabilisé 539 médicaments manquants ». Des résultats sur les difficultés d’approvisionnement des médicaments en pharmacie bien éloignés des chiffres en ligne sur le site de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM).


Le DP-rupture permet une meilleure photographie
En effet, actuellement, le site de l’Agence signale 45 spécialités en rupture de stock. D'après l'Ansm, les médicaments du système nerveux (18 %), les anti-infectieux (17 %) et les anticancéreux (11 %) sont les classes les plus concernées. Concernant le Lévothyrox, un médicament prescrit à 3 millions de Français pour réguler leur thyroïde, il est toujours menacé de rupture de stock. 
Alors, pour recueillir des résultats plus proches de la réalité, un système d'alerte permettant aux pharmaciens de remonter au laboratoire ainsi qu'à l'Ansm les informations en instantané en cas de rupture dans leurs commandes a vu le jour. Il s'agit du DP-rupture, un logiciel informatique élaboré en partenariat avec toutes les autorités sanitaires et le ministère de la Santé.

Les médicaments manquants vont être toujours plus nombreux
« Les ruptures de stocks des médicaments sont un problème qui malheureusement va aller croissant. Ce phénomène mondial est très difficile à résoudre », constatait également Isabelle Adenot. La présidente de l'Ordre des pharmaciens liait ces problèmes à des défauts de fabrication.  « Lorsqu'il y a eu des tremblements de terre en Italie, certaines usines étaient les seules à fabriquer certains médicaments. Quand l'usine ne peut plus fonctionner, forcément, derrière, il y a un manquant », précisait-elle. 
Autre explication avancée par Isabelle Adenot, celle des grossistes répartiteurs qui, pour certains, achètent en masse des stocks de médicaments dans des pays les fabriquant à bas prix. Le but de la manoeuvre ? Revendre par la suite ces spécialités dans des pays où ils sont commercialisés plus chers. Cette ruée sur ces stocks à bas prix provoque parfois un bouleversement de la chaîne d'apprivisionnement et crée même dans certains cas, là encore, des ruptures de stocks.