- Plusieurs études ont montré que le manque de sommeil ou le fait de dormir plus de neuf heures peut augmenter le risque d’AVC.
- Mais le fait d'avoir eu un AVC accroit de son côté le risque d'avoir des troubles du sommeil.
- Les chercheurs appellent les médecins à dépister les troubles du sommeil sous-jacents chez les patients victimes d’un AVC.
L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est la première cause de handicap acquis à l’âge adulte et la deuxième cause de mortalité. Comprendre ses mécanismes et ses conséquences est ainsi important. Des chercheurs de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa ont voulu mieux appréhender la dynamique entre l’AVC et les troubles du sommeil.
L’AVC modifie les habitudes de sommeil
De nombreuses études ont démontré que le manque de sommeil ou le fait de dormir plus de neuf heures peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral. Mais le lien entre AVC et sommeil ne s’arrêterait pas là. Selon les travaux des scientifiques canadiens, il semble qu’une attaque cérébrale puisse avoir pour conséquence de perturber les nuits des patients.
L'équipe est parvenue à cette conclusion après avoir étudié les données concernant les troubles du sommeil obtenues via le questionnaire de l’étude Canadian Community Health Survey (CCHS) de 2017-2018. Cela représentait 46.404 participants dont 682 avaient indiqué avoir été victime d'un AVC.
Les analyses montrent que près des deux tiers des personnes ayant subi un AVC présentent des symptômes de troubles du sommeil. Les patients atteints de séquelles sont jusqu’à sept fois plus susceptibles de rapporter de multiples problèmes nocturnes que la population générale. Ils souffrent entre autres d’insomnies, de difficultés d’endormissement, de réveils nocturnes. Ils ont aussi un sommeil trop court ou trop long.
Mieux dépister les troubles du sommeil chez les victimes d’un AVC
Face à l’importance de la prévalence des troubles du sommeil chez les patients ayant eu un AVC, les chercheurs appellent à une meilleure prise en charge des nuits agitées des malades.
"Les médecins de famille et les spécialistes de l'AVC pourraient envisager le dépistage des troubles du sommeil lors des visites de routine, en plus des soins continus de cette population. L'adaptation des interventions de sommeil spécifiques à l'AVC est un domaine émergent, et une meilleure connaissance de la prévalence élevée de ces troubles aidera les médecins à prendre les meilleures décisions en matière de soins pour les patients qui ont subi un AVC", écrivent les auteurs dans leur article paru dans la revue Canadian Medical Association Journal le 14 mars 2023.