- Dans une nouvelle étude, les chercheurs ont établi le lien entre la rémission de la polyarthrite rhumatoïde, l'état reproducteur et l'utilisation d'hormones sexuelles.
- Les femmes qui prenaient des contraceptifs oraux ou un traitement hormonal substitutif (THS) avaient plus de chances d'obtenir une rémission.
- Des recherches supplémentaires sont nécessaires.
S’il n’est pas possible actuellement de guérir de la polyarthrite rhumatoïde, des médicaments permettent de réduire les crises et les symptômes. Une nouvelle option de traitement pourrait être envisagée pour soulager les femmes : les hormones sexuelles.
Des chercheurs d’University of South Australia ont montré que les patientes atteintes de polyarthrite rhumatoïde qui prenaient des contraceptifs oraux ou un traitement hormonal substitutif, avaient plus de chances d’obtenir une rémission.
Polyarthrite rhumatoïde : les traitements hormonaux réduisent les symptômes
Dans leur étude parue dans Rheumatology, les scientifiques ont mis en lumière un lien entre la rémission de la polyarthrite rhumatoïde et l'utilisation d'hormones sexuelles après avoir évalué les données de 4.474 patientes atteintes de cette maladie articulaire inflammatoire chronique. Elles étaient traitées avec le médicament anti-inflammatoire Tocilizumab et d'autres médicaments immunosuppresseurs.
Les analyses ont montré que les participantes qui avaient encore un cycle menstruel régulier, avaient moins de symptômes que celles en péri-ménopause (règles irrégulières ou peu fréquentes) ou post-ménopausées. L’influence des hormones sexuelles féminines sur l’évolution de la maladie est devenue plus évidente encore en observant les volontaires qui avaient un traitement hormonal.
Les taux de rémission étaient plus élevés chez les femmes qui prenaient un THS ou des contraceptifs oraux en même temps que leurs médicaments pour la polyarthrite rhumatoïde. De plus, la rémission était deux fois plus élevée chez les femmes en périménopause.
THS : "la décision de l'utiliser nécessite une discussion approfondie"
S’il est encore prématuré pour dire que le THS et les contraceptifs oraux ont un effet protecteur contre la polyarthrite rhumatoïde, l'étude a révélé un lien potentiel, confirme le Pr Michael Wiese, responsable de ses travaux.
Par ailleurs, il rappelle que les traitements hormonaux ne peuvent être pris sans un avis médical.
"La décision d'utiliser le THS est complexe", précise le Pr Wiese dans un communiqué. "Il améliore les symptômes de la ménopause, mais il peut modifier le risque de certains cancers et maladies cardiovasculaires. Cette étude suggère qu'il pourrait également être bénéfique pour les femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, mais la décision de l'utiliser nécessite une discussion approfondie avec un médecin généraliste, car chaque femme a des facteurs de risque différents".