En France, il y a eu 14.184 nouveaux cas de cancer du pancréas en 2018, dont 51 % chez les hommes, selon l’Institut national du cancer. Dans 80 à 90 % des cas, la maladie est diagnostiquée à un stade tardif, selon le site internet du Vidal, un ouvrage médical français à destination des professionnels de santé.
Cancer du pancréas : l’enjeu du dépistage pour un diagnostic précoce
La raison est que ce cancer peut rester longtemps sans symptôme. Les douleurs à l’abdomen ou au dos, la jaunisse, l’amaigrissement, la fatigue apparaissent généralement lorsque le cancer est incurable.
L’enjeu du dépistage précoce est donc très important et beaucoup de chercheurs y travaillent. Une étude, publiée dans la revue Science Advances le 17 mars 2023, présente une nouvelle piste : des biomarqueurs capables de distinguer les kystes du pancréas susceptibles d’évoluer vers un cancer du pancréas.
"Le cancer du pancréas est en augmentation et, si la situation actuelle se poursuit, il deviendra la deuxième cause de décès par cancer aux États-Unis dans les prochaines années (une estimation similaire a été faite pour la France, NDLR), explique Peter Allen, l’un des auteurs, dans un communiqué. Nous nous sommes concentrés sur les kystes précancéreux, connus sous le nom de néoplasie mucineuse papillaire intra-canalaire (IPMN). La plupart des IPMN n’évolueront jamais vers le cancer du pancréas, mais en distinguant ceux qui évolueront, nous pourrions empêcher le développement de cette maladie incurable".
Des biomarqueurs montrent le risque des kystes du pancréas
Lors de leurs travaux, les auteurs ont ciblé certaines zones de ces kystes ainsi que des zones de croissance cellulaire anormale. Ainsi, ils ont identifié une multitude de mutations génétiques qui favorisent ou limitent le développement du cancer du pancréas ainsi que des biomarqueurs différents en fonction des risques des IPMN. Les biomarqueurs sont des substances chimiques dont la présence dans l'organisme permet de diagnostiquer ou de suivre l'évolution d'une maladie, ici le cancer du pancréas.
"Nous avons trouvé des biomarqueurs très distincts pour les anomalies cellulaires de haut grade, ainsi que pour les sous-types à croissance lente”, explique Peter Allen. Désormais, les scientifiques travaillent à mieux identifier ces biomarqueurs afin de fournir, à terme, un test de dépistage pour identifier les kystes à risque, et donc les enlever bien avant que la maladie ne se développe.
Une avancée qui pourrait être majeure pour ce cancer encore très meurtrier. En effet, en 2018, sur les plus de 14.100 nouveaux cas, il y a eu 11.400 décès selon l’édition 2022 du Panorama des cancers en France.