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Témoignage

Covid long : “C'est un combat au quotidien, avec des pics et des rechutes”

Matthieu Lestage est un ancien sergent de l’armée de 44 ans qui était très actif professionnellement et sportivement, mais à la suite d'une infection au Sars-CoV-2 en octobre 2020, il a développé une forme très handicapante de Covid long qui dure depuis deux ans et demi.

Covid long : “C'est un combat au quotidien, avec des pics et des rechutes” wildpixel/iStock




L'ESSENTIEL
  • 2 ans et demi après son infection au Sars-CoV-2, Matthieu Lestage présente encore de nombreux symptômes qui l'empêchent de vivre normalement. 
  • L’ancien sergent de l’armée est devenu porte-parole de l’association “#ApresJ20 - Association Covid Long France”, qui vise à une meilleure reconnaissance et prise en charge des patients touchés par un Covid long.
  • Pour tenter de guérir, il s'est porté volontaire comme cobaye : "si j’essaye ces traitements expérimentaux, c'est aussi pour que la recherche avance et que l’on trouve non pas des choses qui apaisent les symptômes mais un protocole qui soigne et qui guérit".

“Malheureusement, il y a encore beaucoup de symptômes qui font que ma vie n'est plus ce qu'elle a pu être il y a deux ans et demi. J'ai toujours des hypométabolismes cérébraux (des masses qui créent des problèmes neurologiques), mon système nerveux est toujours atteint, ce qui entraîne une mauvaise gestion de l'effort, des tremblements, des pertes de connaissance, des problèmes de concentration et de coordination qui m'empêchent de conduire…”, énumère Matthieu Lestage.

L’ancien sergent de l’armée de 44 ans est devenu porte-parole de l’association “#ApresJ20 - Association Covid Long France”, qui vise à une meilleure reconnaissance et prise en charge des patients touchés par un Covid long. Interviewé l'année dernière pour la chaîne YouTube de Pourquoidocteur, il revient aujourd'hui auprès du Dr Jean-Paul Marre sur l’évolution de sa maladie.

"Il y a des matins où je me dis que je ne ferai rien aujourd'hui"

“Ce n'est pas une amélioration qui est montante et croissante, c'est plutôt des pics et des rechutes. Garder cette courbe la plus croissante possible, c'est un combat au quotidien. C'est un combat aussi personnel car je sais qu’il y a plus de 2 millions de malades du Covid long en France que je représente avec cette interview”, reconnaît le quarantenaire. “Il y a des matins où quand je pose le pied au sol, je me dis que je ne ferai rien aujourd'hui parce que je sens que ça va être catastrophique, quand les tremblements et le brouillard cérébral sont déjà là.”

Alors que le Loirétain était sportif, il ne peut toujours pas courir à ce jour. “Il suffit que je me déplace de 2 km et mes jambes ne me portent plus. Je suis obligé d'être dans un fauteuil roulant.” Ce qui est déjà un net progrès par rapport aux premiers mois de sa maladie : “Je n'arrivais plus à aller de mon canapé à ma chaise, je perdais connaissance au milieu. Je perdais connaissance quand j'allais chercher mon courrier alors que ma boîte aux lettres est à 10 mètres de la maison et que (quelques semaines auparavant) je menais une vie avec 7 heures de travail en tant que directeur d'un magasin d'articles de pêche.”

Ces pertes de connaissance ont fait prendre conscience à Matthieu des conséquences de son infection au virus du Covid en octobre 2020. Il faisait partie des premiers patients atteints du Covid long à un moment où la maladie était encore très mal comprise. “L'infection a duré trois semaines et demi pour moi. Au début, le médecin que je voyais en visio me disait que c'était une forme bénigne et que ça devrait passer. Puis, on m’a dit que c'était plutôt une forme modérée car ça ne correspondait pas à des formes graves nécessitant une hospitalisation. Malheureusement, la troisième semaine, c'est tombé sur mes poumons. J'ai quand même dû aller à l'hôpital et j'ai failli mourir dans ma voiture”, raconte-t-il.

"Les traitements que j'ai testés n'ont pas forcément amélioré les choses"

Les médecins découvrent que ses poumons sont infectés à 10 %. “J'étais en détresse respiratoire mais je ne cochais aucune case me permettant d'être accepté par le système médical. On m'a fait rentrer chez moi en me disant que, dans quelques semaines, je devrais retrouver la forme en me reposant. Et voilà où j'en suis au bout de, malheureusement non pas trois semaines, mais deux ans et demi.”

Pour obtenir des réponses sur sa maladie et essayer de trouver des solutions pour en guérir, Matthieu s’est proposé comme “cobaye” afin de tester différents traitements. “Malheureusement, à ce jour, ce que j'ai testé n'a pas forcément amélioré les choses. On m'a fait tester un mois d'aspirine pure, des produits neuroleptiques, des anti-dépresseurs… Clairement, il n'y a aucun protocole qui soigne le Covid long mais des traitements qui améliorent les symptômes”, regrette-t-il. “Par exemple, pour calmer les tremblements, je prends du magnésium, ça marche bien. J'ai aussi de l'homéopathie qui apaise les crampes musculaires horribles que je peux avoir. Mais, malheureusement, les traitements proposés ne fonctionnent pas sur tous les types de personnes”, poursuit Matthieu.

"Le Covid et le Covid long sont toujours là et il faut rester vigilant"

“Aujourd'hui, on avance main dans la main avec les médecins, c'est un échange et on ne s'avance pas sur l'avenir.” Malgré les difficultés, Matthieu tient à faire passer un message d’espoir : “Il faut tenir bon, même si ça n’est pas facile. Les médecins se rallient de plus en plus à notre cause et essayent de donner de l'espoir aux malades par la recherche. Si j’essaye ces traitements expérimentaux, c'est aussi pour que la recherche avance et que l’on trouve non pas des choses qui apaisent les symptômes mais un protocole qui soigne et qui guérit.”

Pour finir, Matthieu rappelle que, malgré le contexte sanitaire actuel où le Covid semble moins dangereux, “il est toujours là, le Covid long est toujours là et il faut rester vigilant".

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