3.428. C’est le nombre de nouveaux cas de leucémies aiguës myéloïdes (LAM) estimé en 2018 dans l’Hexagone, selon Santé publique France. Ce cancer du sang est "le type de leucémie le plus fréquent chez l’adulte, bien qu’il soit observé à tout âge", indique le Manuel MSD. Dans le cadre de cette maladie, les cellules qui normalement se développent pour devenir des globules blancs deviennent cancéreuses et remplacent rapidement les cellules normales de la moelle osseuse.
"Les leucémies aiguës sont difficiles à traiter"
Récemment, des chercheurs du centre médical MD Anderson (États-Unis) ont révélé qu’un médicament, appelé revumenib, montrait des résultats encourageants contre la leucémie myéloïde aiguë. Pour parvenir à cette découverte, ils ont réalisé un essai clinique de phase 1. "Les leucémies aiguës avec réarrangements KMT2A sont difficiles à traiter et les mutations NPM1 sont l'altération génétique la plus fréquente dans la leucémie myéloïde aiguë. Ces sous-ensembles ne bénéficient pas de thérapies ciblées spécifiquement approuvées", a déclaré Ghayas Issa, qui a dirigé l’étude publiée dans la revue Nature.
68 patients souffrant d’une leucémie aiguë ont bénéficié du revumenib
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont voulu évaluer la sécurité et l'activité antitumorale du revumenib, une petite molécule inhibitrice de l'interaction menin-KMT2A. Pour cela, ils ont recruté 68 patients âgés d’environ 43 ans, y compris des enfants âgés de 10 mois. 82 % des volontaires souffraient d’une leucémie myéloïde aiguë, 16 % d’une leucémie lymphocytaire aiguë et 2 % d’une leucémie aiguë à phénotype mixte. Parmi eux, 67,6 % présentaient des réarrangements KMT2A, 20,6 % des mutations NPM1 et 11,8 % d'autres génotypes. Avant de participer à l’essai, les adultes et les enfants avaient déjà bénéficié de lourds traitements et subi une greffe de cellules souches allogéniques. Dans cette étude, ils ont reçu du revumenib par voie orale toutes les 12 heures durant 28 jours.
Le revumenib a permis d’obtenir une rémission complète pour 30 % des malades
"Nous montrons que ce traitement a été associé à une faible fréquence d'effets indésirables et à un taux de 30 % de rémission complète ou de rémission complète avec récupération hématologique partielle", ont indiqué les auteurs. L'effet secondaire le plus fréquent lié au médicament était l'allongement asymptomatique de l'intervalle QT à l'électrocardiogramme. Les autres réactions comprenaient la diarrhée (3 %), la fatigue (3 %), l'anémie (3 %), le syndrome de lyse tumorale (2 %), la neutropénie (2 %), la thrombocytopénie (2 %), l'hypercalcémie (2 %) et l'hypokaliémie (2 %).
"Les réponses obtenues dans cet essai montrent que les inhibiteurs de la ménine peuvent constituer une option thérapeutique prometteuse, bien tolérée par les patients, et qu'ils pourraient être le nouveau complément des thérapies ciblées efficaces contre la leucémie aiguë", a précisé Ghayas Issa dans un communiqué. Désormais, un recrutement pour la phase 2 de l’essai est en cours. Les futures recherches sur le revumenib testeront des combinaisons avec d'autres agents dans différents contextes.