Après avoir eu à affronter le choléra, la dengue et le Covid-19 ces trois dernières années, la Tanzanie fait face à une nouvelle urgence sanitaire. Le pays a en effet déclaré une épidémie à virus Marburg qui a tué cinq personnes.
Le virus de Marburg est similaire à Ebola
Ce virus fait partie de la famille des filovirus, à laquelle appartient Ebola, à l’origine de plusieurs épidémies meurtrières en Afrique. Bien qu’elles soient provoquées par deux virus différents, les deux maladies sont similaires sur le plan clinique et ont la capacité de provoquer des flambées épidémiques avec un taux de létalité qui peut atteindre 88 %, indique l’OMS.
On considère qu’une chauve-souris roussette de la famille des Ptéropodidés, est l’hôte naturel du virus de Marburg et transmet à l’Homme le virus. La maladie tient son nom de la ville allemande de Marburg, où elle a pour la première fois été identifiée en 1967, dans un laboratoire où des employés avaient été en contact avec des singes verts infectés importés d’Ouganda.
Le virus de Marburg - qui touche également l'Ouganda et la Guinée équatoriale où onze personnes sont mortes - provoque de fortes fièvres accompagnées d’hémorragies virulentes dans plusieurs organes. "La maladie provoquée par le virus Marburg s’installe brutalement, avec une fièvre élevée, des douleurs musculaires, de fortes céphalées et un malaise grave. Une diarrhée aqueuse profuse, des douleurs et des crampes abdominales, des nausées et des vomissements peuvent apparaître au troisième jour. La diarrhée peut persister une semaine. On décrit souvent les patients à ce stade comme ayant l’aspect de « fantômes », avec des yeux profondément enfoncés, un visage inexpressif et une léthargie extrême”, décrit l’OMS.
Dans les cas mortels, le décès intervient 8 à 9 jours après l’apparition des symptômes et il est en général précédé d’une perte de sang abondante et d’un choc.
Le virus de Marburg est très contagieux
La transmission est interhumaine et résulte de contacts directs (par une éraflure ou à travers les muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des surfaces et des matériaux (par exemple des draps ou des vêtements) contaminés par ces liquides.
Alors que trois patients sont actuellement hospitalisés et 161 cas contact sont suivis par les autorités, la Ministre de la santé de la Tanzanie Ummy Mwalimu, a appelé la population au calme : "Il n’y a pas de raison de paniquer ou d’interrompre les activités économiques (...) Nous avons tout ce qu’il faut pour contrôler cette maladie contagieuse."
Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin ni traitement antiviral mais plusieurs traitements à base de produits sanguins, de thérapies immunitaires et de traitements médicamenteux sont en cours de développement, indique l’OMS qui dit travailler étroitement avec les autorités sanitaires du pays pour sauver des vies.