Ne manger qu'à certains moments de la journée et jeûner le reste du temps, c'est ainsi que fonctionne le jeûne intermittent. Cependant, les scientifiques s'interrogent sur l'efficacité de cette approche. Dans JAMA Internal Medicine, une équipe de chercheurs du Royaume-Uni, du Pakistan et des États-Unis a publié ses conclusions sur le sujet.
Comparer le jeûne intermittent et l’alimentation sans restriction
"On ne sait pas dans quelle mesure le jeûne intermittent est efficace pour perdre du poids et de la graisse corporelle, et les effets peuvent dépendre du moment de l’alimentation", précisent les auteurs dans l'introduction de leur étude. Ils ont comparé les effets d'une alimentation limitée dans le temps, ou jeûne intermittent, à une alimentation sans restriction, couvrant des périodes de 12 heures ou plus. Pour ce faire, ils ont recruté 90 adultes obèses pour un essai de 14 semaines entre août 2018 et avril 2020. Les participants étaient âgés de 25 à 75 ans, ils avaient déjà suivi un traitement contre l'obésité.
Le jeûne intermittent entraine une perte de poids plus importante
Les participants qui pratiquaient le jeune intermittent pouvaient manger de 7h à 15h tout en suivant des instructions de restriction calorique. Les autres pouvaient s’alimenter quand ils le voulaient tout en appliquant les mêmes restrictions caloriques. À la fin de l'étude, le jeûne intermittent a permis une perte de poids plus importante, en moyenne 6 kg contre 4 kg pour le régime sans jeûne. D'autre part, les chercheurs ont initialement observé des effets de perte de graisse plus faibles. Une seconde analyse des résultats a démontré que le jeûne intermittent était finalement aussi efficace dans les deux sens (c'est-à-dire la perte de poids et la perte de graisse), mais les auteurs soutiennent que des travaux complémentaires axés sur la perte de graisse seront nécessaires pour confirmer ces premiers résultats.
Les autres effets bénéfiques du jeûne intermittent
Les recherches ont également démontré d'autres avantages au jeûne intermittent. On a pu constater que les participants de ce groupe avaient une meilleure pression artérielle diastolique, qui correspond à la pression que le sang exerce sur les parois des vaisseaux lorsque le cœur se détend entre les battements cardiaques. Ces personnes semblaient également moins touchées par les troubles de l'humeur, tels que la fatigue, le manque d'énergie ou la dépression. En revanche, tous les autres facteurs de risque cardiovasculaire, comme le sommeil ou l'activité physique, étaient semblables entre les deux groupes. En juillet 2022, une autre étude a exposé que le jeûne intermittent peut stimuler la régénération nerveuse. Cependant, il est toujours préférable de demander un avis médical avant de débuter.