- Les médicaments couramment utilisés pour traiter la lombalgie ne seraient pas très efficaces.
- Il y aurait aussi des risques d’effets secondaires pour les patients.
- Les scientifiques recommandent d’utiliser les médicaments analgésiques avec prudence.
84 % des personnes ont eu, ont ou auront une lombalgie, selon l’Assurance maladie, ce qui en fait une maladie fréquente. Celle-ci se caractérise par une douleur intense, au niveau des vertèbres lombaires, que l’on appelle aussi mal de dos ou lumbago. "Le repos au lit en cas de lombalgies n’est pas recommandé, peut-on lire sur la page "Mal de dos : le bon traitement, c’est le mouvement !" de l’Assurance maladie. Le repos et l’inactivité risquent à long terme de faire persister vos douleurs.” Ainsi, pour prévenir et guérir la lombalgie, il est recommandé de pratiquer une activité physique plusieurs fois par semaine.
Les analgésiques, peu efficaces lors de lombalgie
Mais quand les douleurs sont trop vives, le médecin peut prescrire des médicaments anti-inflammatoires ou des antalgiques (aussi appelés analgésiques) afin de les diminuer. Pour ces derniers, les plus courants sont le paracétamol, l'ibuprofène et la codéine. Ils sont souvent utilisés pour les courtes périodes de lombalgies, appelées lombalgie aiguë non spécifique qui durent moins de six semaines. Mais, une étude parue dans la revue The BMJ remet en cause l'efficacité et l'innocuité de ces analgésiques.
Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont sélectionné 98 essais cliniques publiés entre 1964 et 2021. Ceux-ci visaient à comparer l’efficacité et l'innocuité de différents analgésiques, à un placebo ou à l'absence de traitement chez des patients atteints de lombalgie aiguë non spécifique. Dans le détail, les médicaments incluaient des anti-inflammatoires non-stéroïdiens, du paracétamol, des opioïdes, des anticonvulsivants (prescrit initialement pour lutter contre les crises d'épilepsie), des relaxants musculaires et des corticostéroïdes.
Résultats : comparativement au placebo, la réduction de la douleur grâce à l'utilisation de ces différents médicaments allait de 25 points en moins au maximum - sur une échelle de 0 à 100 points, sachant que l'intensité moyenne de la douleur chez les participants au début de chaque essai était de 65 sur 100 - à seulement 5 à 10 points pour certains cachets comme l'ibuprofène et le paracétamol. Une diminution assez faible.
Lombalgies : des effets secondaires avec les analgésiques
Les scientifiques ont aussi mesuré la sécurité des médicaments en enregistrant le nombre de participants ayant signalé un événement indésirable pendant le traitement. Ainsi, ils ont relevé les réactions suivantes : les nausées, les vomissements, la somnolence, les étourdissements et les maux de tête, avec le tramadol, le paracétamol et le baclofène. Des preuves "modérée à faible" selon les auteurs, qui suggèrent aussi que ces médicaments pourraient augmenter le risque d'événements indésirables par rapport à d'autres traitements.
"Notre examen des médicaments analgésiques pour les lombalgies aiguës non spécifiques a révélé une incertitude considérable concernant les effets sur l'intensité de la douleur et la sécurité”, expliquent les auteurs dans un communiqué. Ainsi, jusqu’à ce que de nouveaux travaux soient publiés, "les cliniciens et les patients sont invités à adopter une approche prudente quant à l'utilisation des médicaments analgésiques.” En 2018, la revue Prescrire alertait déjà sur les nombreux effets indésirables et l’inefficacité des corticoïdes par voie générale dans le traitement des lombalgies.