- Quatre biomarqueurs, mesurables avec une prise de sang, sont liés aux troubles de stress post-traumatique.
- Ils permettent d'identifier les personnes souffrant de TSPT ou à risque de le développer.
- Les chercheurs avancent qu'ils pourraient également aider à développer des traitements plus efficaces.
Les troubles de stress post-traumatique (TSPT) apparaissent après la survenue d’un événement très traumatisant (accident, agression, combats militaires, catastrophe naturelle…). Selon l’INSERM, 20 % des cas deviennent chroniques. Une étude réunissant des experts de plusieurs établissements américains montre que les personnes qui en souffrent ou qui font face à un risque élevé de le développer, présentent des taux particuliers de quatre biomarqueurs, présents dans le sang.
Stress post-traumatique : un lien avec des biomarqueurs dans le sang
Les scientifiques ont voulu déterminer si les biomarqueurs, déjà associés au stress, à la dépression, à l'anxiété et aux troubles de santé mentale, avaient également un lien avec les TSPT. Ils ont ainsi réuni plus de 1.000 militaires pour mesurer 4 caractéristiques physiologiques identifiées comme des indicateurs d'un processus biologique :
- le rapport glycolytique : une mesure qui montre comment le corps décompose le sucre pour produire de l'énergie ;
- l'arginine : un acide aminé qui joue un rôle dans les systèmes immunitaires et cardiovasculaire ;
- la sérotonine : un messager chimique qui aide à réguler l'humeur, le sommeil et d'autres fonctions ;
- le glutamate : un messager chimique qui intervient dans l'apprentissage et la mémoire.
Des échantillons de sang des soldats en service actif ont été prélevés avant leur déploiement de 10 mois, trois jours après leur retour puis trois à six mois après leur retour. Les participants ont aussi été classés en fonction s’ils avaient ou non des signes de TSPT ainsi qu’en fonction de leur résilience.
Les 4 biomarqueurs mesurés ont été comparés au diagnostic d'un trouble post-traumatique ou encore le degré de résilience des patients. Les résultats ont montré que les personnes souffrant de TSPT ou d’une forme légère, avaient un rapport glycolytique significativement plus élevé et une arginine plus faible que celles ayant une résilience importante.
Par ailleurs, les patients qui avaient développé un stress post-traumatique, avaient aussi un taux de sérotonine plus bas et un niveau de glutamate plus élevé que ceux ne présentant pas ce trouble.
Biomarqueurs : des outils de diagnostic et de prévention du TSPT
Les chercheurs ont dévoilé leurs travaux lors du séminaire annuel de l’American Society for Biochemistry and Molecular Biology qui s’est déroulé du 25 au 28 mars 2023 à Seattle.
Selon eux, leur découverte sur le lien entre les quatre biomarqueurs et les troubles de stress post-traumatique pourrait aider à prédire quelles personnes sont confrontées à un risque élevé de TSPT, mais également à améliorer la précision du diagnostic.
"De meilleures méthodes de prédiction ou de dépistage pourraient aider à surmonter le trouble en identifiant les personnes à haut risque de développer un TSPT et en leur fournissant des stratégies d'intervention précoce ou de prévention. Cela pourrait réduire la gravité des symptômes ou empêcher complètement le trouble de se développer", a expliqué Stacy-Ann Miller, chercheuse au Walter Reed Army Institute of Research in Silver Spring, Maryland.
La responsable de l'étude a avancé par ailleurs que cela pourrait conduire au "développement de traitements plus ciblés et efficaces pour le TSPT ou à l'identification de sous-types spécifiques de TSPT, qui peuvent répondre différemment à différents traitements".
Toutefois, des recherches supplémentaires sur les biomarqueurs identifiés sont nécessaires pour confirmer leur utilisation dans des contextes réels.