Selon une étude de Santé publique France publiée en 2022, la proportion d’enfants obèses a quasiment doublé entre les années scolaires 2018-2019 et 2020-2021, passant de 2,8 % à 4,6 %. Les cas de surpoids ont également progressé de 8,9 % à 11,2 %. Face à ces chiffres inquiétants, l’Assurance Maladie propose une prise en charge précoce et multidimensionnelle gratuite des petits de 3 à 12 ans souffrant de surpoids.
Obésité : des soins remboursés à 100 % pour les enfants en surpoids
Le dispositif baptisé "Mission Retrouve Ton Cap" - testé depuis 2018 en Seine-Saint-Denis, dans le Nord-Pas-de-Calais et à La Réunion - est désormais déployé dans l'ensemble de la France par le biais de 228 maisons de santé pluriprofessionnelles et 33 centres de santé. Il repose sur trois bilans (diététique, d’activité physique et/ou psychologique) ainsi que sur une séquence de 6 séances de suivi nutritionnel et/ou psychologique, renouvelable deux fois si besoin (soit 18 séances maximum au total).
Ce programme dure deux ans et se déroule au sein d’une même structure de santé. Le jeune patient et son entourage familial y rencontreront des professionnels (diététicien, psychologue, masseur-kinésithérapeute, psychomotricien) qui "les aideront notamment à changer durablement leurs habitudes alimentaires et d’activité physique", précise le communiqué de la Sécurité sociale.
La prise en charge qui s’adresse aux enfants en surpoids ou en situation d’obésité non complexe, et/ou présentant des signes d’alerte sur leur courbe de corpulence, doit être prescrite par le médecin traitant ou le médecin scolaire. "Le nombre d'enfants en situation de surpoids ou d’obésité a augmenté de manière constante au cours de la dernière décennie, et cette tendance est préoccupante en raison des conséquences à long terme sur leur santé (diabète, maladies cardiovasculaires, etc.) ainsi que la surmortalité qui en découle", explique l’Assurance Maladie.
L’OMS pourrait déclarer les médicaments contre l’obésité comme "essentiels"
La Sécurité sociale n’est pas la seule à se préoccuper du nombre grandissant de cas d’obésité sur tous les continents. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a révélé à l’agence de presse Reuters qu’elle envisageait d’inscrire les traitements contre l’obésité dans la liste des médicaments essentiels. Ce document sert à guider les décisions d'achat des gouvernements dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Ses experts devraient étudier la possibilité d’y inclure le liraglutide, un antidiabétique utilisé aux USA comme traitement pour les personnes obèses même si elles ne souffrent pas de diabète, le mois prochain. La mise à jour de la liste des médicaments essentiels est attendue pour septembre.
Toutefois, ce projet soulève des interrogations au sein de l’agence. Le Dr Francesco Blanca, directeur de l'OMS pour la nutrition et la sécurité alimentaire, a confié le 29 mars : "il y a des problèmes liés au coût du traitement. Parallèlement, l'OMS étudie l'utilisation de médicaments pour réduire l'excès de poids dans le cadre d'une revue systématique des lignes directrices pour les enfants et les adolescents. Nous pensons donc que c'est un travail en cours. Nous verrons ce que le comité de la liste des médicaments essentiels va conclure".