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Psychologie

Syndrome de l'imposteur : les femmes plus susceptibles d'en souffrir que les hommes

Par Geneviève Andrianaly

Les trois quarts des femmes seraient plus enclines à ne pas avoir confiance en elle, douter de leurs compétences et de leurs qualités dans le monde du travail, selon un récent sondage anglais. 

triocean/iStock
53 % des femmes ont déclaré souffrir du syndrome de l’imposteur. En revanche, 63 % des hommes admettent n’en avoir jamais été atteints.
Chez les femmes, les symptômes surviennent généralement dès l’âge de 23 ans.
Pour 24 % d’entre elles, le fait de douter en permanence d’elles a un impact négatif sur leurs relations amoureuses.

Ces personnes se remettent tout le temps en question, doutent en permanence de la légitimité de leurs réussites, pensent berner tout le monde et ont peur que la vérité éclate un jour. C’est ce que ressentent les adultes atteints du syndrome de l’imposteur. Selon un récent sondage, réalisé par OnePoll et relayé par Studyfinds, les femmes seraient plus nombreuses à en souffrir que les hommes. Dans le détail, 53 % des femmes ont déclaré éprouvé ce sentiment de doute, ne pas avoir confiance en elles et se sont déjà senties incompétentes et sous-qualifiées, même si elles avaient les compétences nécessaires pour faire le travail. En comparaison, la majorité des hommes (63 %) admettent ne jamais avoir eu le sentiment d'être un imposteur.

Syndrome de l’imposteur : les symptômes surviendraient dès 23 ans

Dans cette enquête, menée auprès de 4.000 Britanniques, il est apparu que les symptômes du syndrome de l'imposteur commencent généralement à 23 ans chez les femmes. 72 % des femmes interrogées indiquent qu’elles sont plus susceptibles de souffrir de ce syndrome dans le monde du travail, tandis que 29 % se sentent comme un imposteur dans le cadre de leurs études et lorsqu’elles sortent avec des amis. Pour 24 % des femmes, le fait de douter en permanence d’elles a un impact négatif sur leurs relations amoureuses. Pour 22 %, ce syndrome complique les rencontres amicales et, pour 18 %, il perturbe leur rôle de maman.

"Le syndrome de l’imposteur peut être paralysant et affecter plusieurs aspects de la vie quotidienne. Il peut vous consumer sur les réseaux sociaux, il peut prendre le dessus lorsque vous êtes loin de chez vous, pour la première fois, à l’université, il peut aussi avoir un impact lorsque vous vous faites des amis", a affirmé AJ Odudu, un présentateur de télévision qui s’est associé à la confiserie Galaxy, qui a commandé le sondage.

Le perfectionnisme et le besoin de se comparer aux autres

L’étude révèle également que même si 63 % des adultes croient que le manque de confiance a d'abord contribué à l’apparition de ces sentiments, 44 % pensent que le fait de se comparer constamment aux autres est une cause fondamentale. De plus, trois personnes sur dix pensent qu’être "perfectionniste" influence la survenue du syndrome de l’imposteur. Dans l'ensemble, 65 % des hommes et des femmes sondés estiment que ce syndrome est de plus en plus fréquent chez les jeunes en raison des pressions de la société auxquelles ils sont confrontés sur les réseaux sociaux.

"Notre ambition est de donner plus de pouvoir aux jeunes femmes", explique Victoria Gell, porte-parole de Galaxy. "Les jeunes femmes font face à de nombreux défis pour progresser dans la vie et gagner ce qu’elles devraient. Elles sont plus susceptibles d’occuper des postes moins bien rémunérés et d’y rester bloquées. À un moment de la vie où les femmes devraient grandir et apprendre, elles sont trop souvent piégées", ajoute Claire Reindorp, directrice générale de Young Women’s Trust, une organisation féministe anglaise.