- "Les causes des troubles de l'alimentation sont généralement considérées comme une combinaison de prédisposition biologique et de l’environnement".
- Durant huit semaines, 54 adolescents, âgés d’environ 14 ans, ont participé à un programme d'hospitalisation partielle pour des troubles de conduites alimentaires.
- Après avoir mangé des aliments qu’ils redoutaient, les jeunes volontaires ont vu leur niveau d’anxiété à l’égard la nourriture diminuer.
En France, les troubles des conduites alimentaires (TCA) sont des pathologies fréquentes, selon la Fondation pour la Recherche Médicale. L’anorexie mentale touche entre 0,9 et 1,5 % des femmes et 0,2 à 0,3 % des hommes. Quant à la boulimie, elle concerne environ 1,5 % des 11 à 20 ans. L’hyperphagie boulimique affecte 3 à 5 % de la population. Le plus souvent, ce sont les adolescents et les jeunes adultes qui y sont particulièrement vulnérables.
TCA : "une combinaison de prédisposition biologique et de l’environnement"
"Les causes des troubles de l'alimentation sont généralement considérées comme une combinaison de prédisposition biologique et de l’environnement. Par exemple, une prédisposition à l'anxiété ou au perfectionnisme et le fait d'être critiqué pour sa taille ou son poids peuvent tous deux augmenter le risque de développer un trouble de l'alimentation", a déclaré Jamal Essayli, professeur de pédiatrie, de psychiatrie et de santé comportementale à l’université d'État de Pennsylvanie (États-Unis), dans un communiqué.
Exposer les enfants à des aliments qu’ils diabolisent
Récemment, son équipe a testé l’efficacité de la "thérapie d’exposition" chez les patients souffrant de troubles alimentaires. Dans le cadre d’une étude, elle a recruté 54 adolescents, âgés d’environ 14 ans, qui participaient à un programme d'hospitalisation partielle pour des troubles de conduites alimentaires. Ce dernier s'est déroulé cinq jours par semaine pendant huit semaines.
Chaque jour, les médecins exposaient les patients à un aliment qui leur faisait "peur". Par exemple, les jeunes volontaires ont reçu une barre chocolatée le lundi, une viennoiserie ou un biscuit le mardi, une pizza le mercredi, un dessert le jeudi et des crêpes le vendredi. Avant et après avoir mangé l’aliment "redouté", les participants ont dû indiquer leur niveau d’anxiété.
TCA : une baisse de l’anxiété à l'égard de la nourriture
D’après les résultats, publiés dans la revue International Journal of Eating Disorders, les niveaux d’anxiété des patients à l’égard de la nourriture diminuaient avec le temps. Selon les auteurs, la prise de poids a permis de prédire "une plus grande accoutumance" aux aliments redoutés entre les séances.
"Beaucoup de ces patients étaient en sous-poids ou souffraient d'une perte de poids et étaient très anxieux à l'idée de manger ces aliments. Il était important pour eux d'apprendre qu'il n'y a rien d'horrible à manger de la pizza et de la glace lors d'une fête, par exemple. (…) Nos résultats plaident en faveur de l'intégration de l'exposition à la nourriture dans les programmes d'hospitalisation partielle pour les adolescents souffrant de troubles de l'alimentation et qui sont en train de reprendre du poids", a expliqué Jamal Essayli.