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Infection

Encéphalite à tiques : faut-il s'inquiéter de ce virus qui circule outre-Manche ?

Par Geneviève Andrianaly

Au Royaume-Uni, plusieurs cas d'encéphalite à tiques transmises lors d’une piqûre ont été enregistrés et préoccupent les autorités locales.

Risto0/iStock
En Angleterre, trois cas d'encéphalite à tiques probables ou confirmés ont été recensés depuis 2019.
Cette maladie débute brutalement comme une grippe, avec de la fièvre, des maux de tête et des frissons.
Son traitement vise uniquement à soulager les symptômes, car aucun médicament antiviral spécifique n’existe.

"L’encéphalite à tiques est désormais susceptible d'être présente en Angleterre" : c’est ce qu’a indiqué l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), dans un communiqué, le 5 avril. Depuis 2019, trois cas probables ou confirmés ont été recensés en Angleterre. En 2022, un cas a été confirmé dans le Yorkshire.

Encéphalite à tiques : le risque "reste faible" au Royaume-Uni

"Le virus (arbovirus) a également été identifié précédemment dans les zones frontalières du Hampshire et du Dorset, et du Norfolk et du Suffolk, mais il peut également être présent ailleurs, car l'espèce de tique porteuse du virus est largement répandue au Royaume-Uni", signale l’autorité sanitaire. Actuellement, des recherches sont en cours pour déterminer pourquoi le virus a été trouvé plus fréquemment chez les tiques ces dernières années.

D’après l’UKHSA, le risque que représente le virus de l'encéphalite à tiques pour la population britannique "reste faible". Mais l’agence a tout de même recommandé de modifier les tests dans les hôpitaux afin que tout nouveau cas puisse être détecté rapidement et il faudra renforcer la surveillance, y compris la surveillance asymptomatique des personnes dans les zones où le virus a été identifié.

20 à 30 % des patients souffrent de symptômes causés par une atteinte cérébrale

Pour rappel, l’encéphalite à tiques est une maladie transmise aux êtres humains lors d’une piqûre de tique porteuse du virus. Selon le site Vaccination info service, 5.000 à 13.000 cas sont rapportés chaque année dans le monde. "Très rare en France, l’encéphalite à tiques sévit actuellement en l’Europe de l’Est, au nord du Japon et de la Chine."

Après une période d’incubation d’une à deux semaines, l’affection se manifeste brutalement comme une grippe, avec de la fièvre, des maux de tête et des frissons. Chez 20 à 30 % des malades, des symptômes dus à une atteinte du cerveau peuvent survenir. Parmi eux, on retrouve une agitation, une somnolence, des délires, des pertes d’équilibre ou des troubles du tonus des muscles. Cette pathologie provoque "2 à 3 % de décès et des séquelles (paralysies) dans 10 à 20 % des cas".

Encéphalite à tiques : un traitement strictement symptomatique

L’Agence britannique de sécurité sanitaire recommande de contacter un médecin si le patient se sent mal après une piqûre de tique. Il doit obtenir des soins médicaux d'urgence s’il présente des symptômes de méningite (maux de tête sévères, raideur de la nuque, douleur en regardant des lumières vives) ou des signes neurologiques (crises d'épilepsie, confusions soudaines, perte de mouvement, troubles de l’élocution…)

Pour l’heure, aucun médicament antiviral spécifique n’existe contre cette maladie. Le traitement de l’encéphalite à tiques vise uniquement à soulager les symptômes. "La convalescence de la maladie est longue, des séquelles neurologiques ou psychiatriques pouvant persister après la guérison", spécifie le site Vaccination info service.